“Depuis cinq ou six ans, on note un vrai intérêt pour la Bretagne, et cela s’est accentué après l’épisode de Covid. Des gens s’installent dans la région pour de nouveaux projets professionnels, mais aussi pour la qualité de vie, par envie d’une vie de province facile, éventuellement en bord de mer. Beaucoup de contacts hors de Bretagne cherchent une affaire ici. Ils ciblent en priorité les villes – notamment Quimper, Brest, Morlaix, Concarneau, ou Quimperlé dans le Finistère. Le choix du bord de mer – en général synonyme d’activité saisonnière - arrive en second”, résume Jean-Luc Dornic, qui dirige les agences Century 21 Ouest Commerces Finistère de Brest et Quimper. Il constate qu’en 2023, les acquéreurs reprenant une affaire étaient déjà dans le milieu. “Les banques sont frileuses : on nous demande plus d’apport, et du professionnalisme avéré”, souligne-t-il. Par conséquent, les acquéreurs ont en moyenne entre 40 et 55 ans, ont vendu un ou des établissements pour en reprendre un plus important, ou s’orienter vers une activité différente. D’autres sont toujours installés, plutôt gestionnaires, et réalisent une croissance externe avec le rachat d’une nouvelle affaire.
Des acquéreurs de la France entière
Concernant l’hôtellerie, “nous avons une vraie demande avec des acheteurs venant de toute la France. En ce moment, nous vendons plutôt des hôtels-bureau, sans restauration, en centre-ville ou en périphérie”, note Jean-Luc Dornic. Du coté des bars-tabacs, après de nombreuses ventes avant et pendant l’épisode de Covid, l’engouement s’est tassé. “Mais ça va revenir, c’est cyclique”, ajoute l’expert immobilier. En termes de restauration, les ventes se concentrent sur les centres-villes, sur des biens possédant des terrasses - indéniables atouts depuis le Covid et les étés plus chauds. “Sur Brest, on voit une vraie appétence pour de nouveaux concepts de restauration en centre-ville. Ce recentrage sur le cœur de ville ou la proche périphérie s’opère au détriment des zones rurales : la baisse d’intérêt pour l’intérieur des terres est nette. Les acquéreurs ont une vie de famille, des enfants et cherchent la facilité de la ville - transports, vie culturelle, etc.”, analyse-t-il. Par ailleurs, “je pense que les demandes pour des affaires en bord de mer reprendront bientôt. Cela continue de faire rêver les gens !”, glisse Jean-Luc Dornic. À l’instant T, les prix du marché sont plutôt bas.
Publié par Laetitia BONNET-MUNDSCHAU