L’emploi était le thème central de votre dernière assemblée générale.
Thierry Perbet : Notre département compte 145 000 habitants avec un taux de chômage qui est très bas, de 5,2%. Et cela entraîne aussi des problèmes de recrutement dans nos établissements. Nous comptons dans le Cantal autour de 620 hôtels, cafés, restaurants, dont la moitié emploie du personnel. L’emploi saisonnier est important chez nous, compte tenu de la géographie des territoires et cette année une centaine de postes restait à pouvoir. Nous avons aussi 40 postes non pourvus en apprentissage pour l’automne, en salle comme cuisine.
En tant que président de l’IFPP d’Aurillac, comment réagissez-vous à ces chiffres ?
Il faut se donner les moyens d'avancer et c'est ce que nous essayons de faire. Le pôle alimentation va être entièrement restructuré et rénové. Il va y avoir des espaces avec de grandes baiens vitrées qui vont permettre de voir les jeunes en train de travailler. Montrer les gestes, c'est valoriser les métiers. Notre centre de formation s’est aussi organisé pour que les prochaines cessions permettent aux apprentis d’être dans l’entreprise systématiquement le vendredi, ce qui sera un plus pour l'entreprise. Au cours du deuxième semestre, nous allons accueillir des jeunes en provenance des Dom-Tom dans le cadre d’une opération montée avec le Fafih et nous allons leur faire découvrir nos métiers de la restauration : bistronomie, gastronomie, collectivité, pâtisserie… Aujourd'hui, ce sont les salariés qui choisissent l'entreprise et il faut leur donner les moyens de nous connaître, d'avoir envie de venir travailler dans notre secteur. Tout en faisant en sorte de répondre aux besoins de l'entreprise qui sont multiples.
Vous étiez à Paris, avec Sophie Bruel (Hôtel Restaurant de la Terrasse à Vieillevie) pour la journée Ruralisons ! Quelles sont les faiblesses de votre département ?
Le taux de remplissage oscille entre 30 et 60%. Nous souffrons d’un enclavement certain. Aurillac se situe à 1h15 de l’autoroute la plus proche. Je crois que c’est la préfecture la plus mal desservie de tout le territoire français. Nous avons obtenu des liaisons aériennes supplémentaires et nous sommes passés de 15 000 à 30 000 passagers, mais le coût du billet est élevé. Venir en famille pour un week-end est trop cher pour la plupart des gens. Et il y a moins de liaisons en été, là où il faudrait favoriser l’accès. Il n’y a plus non plus de train de nuit. Nous avons des produits touristiques mais nous avons besoin d’une vraie politique de désenclavement des territoires.
En-dehors des transports, quels leviers vous paraissent pertinents ?
Tous les mois, un établissement ferme. Une des solutions serait de pouvoir classer en Zone de revitalisation rurale (ZRR) les entreprises existantes. Ce dispositif permet aux entreprises reprises ou créées de bénéficier d’aides fiscales et sociales. Il faudrait étendre cette aide au parc existant et alléger les charges sur le foncier avec des compensations aux collectivités locales. L’Umih nationale réclame aussi que ce dispositif perdure au-delà du 30 juin 2020. Nos établissements CHRD sont vitaux pour maintenir le lien social, créer une animation, accueillir les touristes… Il serait judicieux que lorsque l’Etat ou les Régions installent de nouveaux services, les sièges soient situés dans des départements ruraux. Il faut une mobilisation de tous et à tous les niveaux.
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Publié par Sylvie SOUBES