Lorsque Philippe Etchebest débarque à l'improviste pour le tournage de Cauchemar en cuisine, fin septembre 2017, les failles du trio sont vite mises en évidence. "On manquait de professionnalisme, concède-t-elle. On n'avait pas certaines bases. Par exemple, on ne savait jamais s'il restait des plats du jour pendant le service. Ça nous faisait perdre du temps". Autre point faible : la carte. "C'était notre boulet. On proposait 50 plats : des pizzas, des viandes, des salades, des menus, le plat du jour, des sandwichs... C'était dur à gérer, notamment les sandwichs faits à la minute qui nous mettaient en retard pour le reste du service", constate-t-elle. De plus, l'établissement "ressemblait plus à un institut de beauté". "Il n'était même pas indiqué 'Restaurant' sur la façade", note Sabrina Marafico.
Un défi : fidéliser la clientèle
L'adresse commence donc par réduire sa carte à l'essentiel. "Nous avons recentré notre offre sur un plat du jour, une suggestion, 4 ou 5 pizzas et une viande. On ne fait plus de sandwichs. Il faut être simple et efficace : cela facilite la gestion et ça convient à la clientèle de bureaux qui veut manger rapidement à l'heure du déjeuner", observe-t-elle. En revanche, l'établissement reste "fidèle à [sa] cuisine maison traditionnelle", qui évoque "le goût des plats de [leurs] grands-mères". À l'ardoise, on trouve, par exemple, une échine de porc avec sa sauce charcutière, ou une salade de foies de volaille. "Philippe Etchebest nous a fourni une recette de plat et de dessert. Sandrine élabore chaque jour les autres recettes. Après le tournage, elle a d'ailleurs eu droit à une formation en cuisine de 16 heures offerte", glisse Sabrina Marafico. Le restaurant a intégralement été refait aux frais de la production (façade, cuisine, décoration intérieure), et la société Rivalis a accompagné les trois femmes pendant six mois, afin de suivre la gestion des achats, ou encore l'évolution du chiffre d'affaires.
Fin mai, l'émission est enfin diffusée. La salle de 40 places assises est comble pendant un mois. "Ça nous a fait connaître des gens de la zone d'affaires. Depuis, ça se stabilise autour de 20 ou 30 couverts par déjeuner, et il y a même des habitués. Le restaurant marche vraiment mieux, il y a eu beaucoup d'évolutions. Mais on a peur de l'effet des vacances sur notre activité… C'est un métier où on n'est jamais sûr de rien", conclut-elle.
Publié par Violaine BRISSART
mardi 25 septembre 2018