Après avoir travaillé à l'hostellerie Saint-Barnabé à Buhl-Murbach (68), effectué un passage au Hilton à Strasbourg (67) puis passé deux ans au Sofitel à Mulhouse (68) en tant que maître d'hôtel, Chantal Wittmann s'est finalement orientée vers l'enseignement. "Mon compagnon ne travaille pas dans le milieu, j'avais envie de fonder une famille... Et c'était un rêve de petite fille de devenir maîtresse", confie-t-elle. Un choix qu'elle n'a jamais regretté. "Il faut aimer le contact avec les jeunes, être à l'écoute, avoir de la patience et faire en sorte qu'ils soient heureux dans ce qu'ils font. Certains arrivent déterminés, d'autres sont perdus. À nous de les orienter, de leur donner envie", déclare-t-elle.
"Transformer le repas en moment de plaisir"
En poste depuis 1999 au lycée Alexandre Dumas, après avoir travaillé dix ans au lycée professionnel Aristide Briand de Schiltigheim (67), Chantal Wittmann transmet le "savoir-faire mais aussi le savoir être" à ses élèves. "La cuisine écrit la partition, la salle l'interprète, joue les notes de musique et le maître d'hôtel est le chef d'orchestre. Un service réussi est comme un ballet", compare-t-elle avant d'ajouter : "Il faut transformer le repas en moment de plaisir, de bien-être. Être à l'écoute du client, répondre à ses attentes."
Rigoureuse et exigeante, elle inculque à ses élèves les fondamentaux. "La technique : faire une mise en place impeccable, les différentes méthodes de service, la découpe, le flambage, le dressage, etc. Une bonne connaissance des produits, mets régionaux et spécialités mondiales mais aussi la gestuelle, précise, rapide et élégante", souligne l'enseignante. Pour les sensibiliser à la communication verbale et non verbale, Chantal Wittmann filme et photographie ses élèves en action. "Je filme leurs mains, leurs postures, leurs regards pour qu'ils puissent ensuite analyser leurs points forts et leurs faiblesses." Une méthode infaillible pour captiver son auditoire. Selon l'enseignante, c'est d'ailleurs un point à développer pour moderniser la filière salle. "Il faudrait instaurer des cours de théâtre, apprendre aux élèves à évoluer dans un restaurant, à poser leur voix." Autre point fort de son enseignement, sa passion communicative. Chantal Wittmann émaille ses propos de nombreuses anecdotes, notamment au sujet du concours de MOF. "C'était un moment très fort dans ma vie, une consécration. Je l'ai préparé comme une sportive. Pendant un an et demi, je respirais et je mangeais MOF", s'amuse-t-elle.
Publié par Sonia DE ARAUJO