On connaissait le penchant de l’équipe de Diabolo Poivre pour les projets atypiques et un peu fous. Huit restaurants et deux bars à Strasbourg (La Corde à linge, Drunky Stork Social Club, La Hache, East Canteen, Tzatzi, Supertonic, Jeannette et les Cycleux, etc.), un à Lyon (Bouillon Barratte)… Depuis sa création en 2007 par Jérôme Fricker et Gilles Egloff, rejoints par Christophe Lemennais en 2015, le groupe s’est étoffé dans des projets aussi hétéroclites que stimulants pour ses quelque 300 salariés.
Le dernier-né ne déroge pas à la règle. L’ancien hôtel de tri postal de Strasbourg, longtemps à l’abandon dans le quartier historique de la Neustadt, a été entièrement transformé, après un chantier colossal de près d’un an, pour un budget global de 4 M€ – hors acquisition des murs. Le lieu, complètement redessiné par le designer Pascal Claude Drach, mixe avec élégance les époques et les genres.
Codes de la brasserie parisienne, terroir alsacien et voyages
Le passé du lieu en a inspiré l’esthétique : scènes de lecture et d’écriture, cartes postales anciennes, ambiance feutrée, grand bar elliptique de 30 m de circonférence coiffé de centaines de pages blanches textiles… Sur 500 m2, dont 300 consacrés à la vaste salle principale qui compte 200 couverts, la brasserie Chère Amie invite à un voyage dans le monde et dans l’histoire.
La cuisine du chef Alexandre Haudenschild propose des escales entre colombo d’agneau, curry de légumes à la japonaise, picanna de veau, filet de bar sur lit de bouillabaisse… La carte reprend quelques codes de la brasserie parisienne – œufs mayo, céleri rémoulade ; os à moelle rôti, risotto de coquillettes au comté, tartare de boeuf -, et n’oublie pas de faire honneur au terroir et aux producteurs alsaciens. Comme avec la choucroute signature, évidemment totalement locale, et dont l'une des saucisses a été conçue pour la maison par un charcutier de la région.
Le soir, les propositions sont complétées par le buffet de la mer avec huîtres, bulots à la citronnelle, langoustines, caviar ou encore maquereau grillé minute, préparé au comptoir. Difficile d’y résister : il est dressé d’un côté de l’imposant bar, l’autre étant réservé, à toute heure, aux douceurs du chef pâtissier Rémy Sorbier. Parmi elles, un dessert en forme d'enveloppe de mousse chocolat et craquant cacahuète-biscuit… Un clin d’œil de plus à l’histoire du lieu.
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Publié par Sophie DUNGLER