Acteurs incontournables de la vie des territoires ruraux, les CHRD sont
en voie de disparition dans les campagnes en pleine désertification. Partant de
ce constat, une rencontre Comptoirs
& Territoires organisée par l'Association des petites villes de
France, la start-up eTerritoire (une plateforme pour améliorer la visibilité
des communes françaises) et France Boissons s'est tenue à Chilleurs-aux-Bois.
Une trentaine d'élus - notamment Marc Gaudet, premier vice-président du
conseil départemental, et la députée Marianne Dubois - et de professionnels
des CHRD ont tenté d'établir des "pistes de
redressement". L'Umih 45, représentée par son président Gilbert
Guttin et par son prédécesseur Jean-Louis Jama, est venue apporter
son expertise. "Depuis des années, je me bats pour la ruralité. Une étude menée
avec la CCI montre un nombre important de disparitions de CHRD, qui sont très
souvent remplacés par la restauration rapide dont le nombre d'établissements
a crû de 70 % en dix ans", a rappelé Jean-Louis Jama.
Nouveaux concepts et
professionnalisation
Élus et professionnels plaident donc pour un "nouveau partenariat
public-privé", qui passe par la diversification des activités, la
dynamisation des établissements, l'amélioration de l'accueil, le rachat de
locaux par les communes. Tout cela doit contribuer à la rentabilité des petits
établissements. Comme l'a rappelé un cafetier, "avec ma femme nous
travaillons 70 heures par semaines pour dégager à peine un smic". D'autres
pistes restent à explorer avec le développement du wifi (ce qui suppose la fin
des zones blanches), la création de nouveaux concepts (cafés lecture, cinéma ou
cantine scolaire etc.). Les élus demandent aussi une "professionnalisation"
des débitants. "Il ne suffit pas de toucher de grosses indemnités de
licenciement et de racheter un café pour devenir un vrai professionnel", ont-ils
rappelé. Le distributeur de boissons s'est lui aussi engagé à soutenir cette
redynamisation par des cautions bancaires ou des soutiens divers, "car quand
le dernier café disparaît le village, n'est pas loin de la mort…".
Publié par Jean-Jacques TALPIN