En pleine pandémie, avoir plusieurs affaires se révèle plus complexe que jamais. Les restaurants de Jacques et Laurent Pourcel - Terminal#1#, Manita et Carré Mer - totalisent 77 employés annuels (hors saisonniers), désormais au chômage partiel. “Cette mesure a heureusement permis que tous nos employés touchent 84 % de leur salaire, explique Jacques Pourcel; mais il faut avancer la somme, ce qui suppose d’avoir la trésorerie correspondante. Nous avons de quoi tenir deux mois. Si le confinement dure davantage, ça deviendra très compliqué. On a fait une demande de prêt PGE, pour pouvoir alimenter la trésorerie et donc avancer les salaires ; c’est assez long à mettre en place, mais les choses sont en bonne voie. Quant au prêt, il va créer un endettement supplémentaire pour plusieurs années ; forcément, on va perdre notre capacité à investir sur l’outil de travail…”
Pour ce qui est du restaurant de plage Carré Mer, ouvert les étés à Maguelone, le montage de la structure de cette adresse estivale est déjà bien entamé ; mais l’absence de garantie d’ouverture in fine inquiète les deux frères. “Les trois quarts de la structure, qui doit se refaire chaque été, sont déjà montés ; ce qui représente une dépense de 80 000 €. Si finalement, on ne peut pas ouvrir, on aura perdu cette somme…”
“On ne peut rien anticiper et planifier”
S’il se réjouit de ce que “l’Europe protège bien les employés”, Jacques Pourcel regrette que les dates de déconfinement restent floues : “ce qui est si difficile actuellement, c’est qu’on ne peut rien anticiper et planifier”.
La réouverture de leur célèbre Jardin des Sens, qui se fera au sein de l’Hôtel Richer de Belleval - établissement de luxe à venir dans le centre-ville de Montpellier -, a elle aussi été reportée. “L’ensemble devait ouvrir en juin ; tout est décalé. On garde pour objectif d’ouvrir en fin d’année, mais cela dépendra de l’avancée du chantier, actuellement à l’arrêt.”
En Asie, où les Pourcel sont implantés de longue date, la pandémie dicte là aussi ses contraintes. “Notre restaurant au Japon est fermé depuis une semaine ; ceux du Sri Lanka le sont depuis mi-mars ; et au Vietnam, on tourne au ralenti. On est autorisé à ouvrir, mais il y a des mesures de sécurité à mettre en place : distances entre les tables, prise de température, port du masque, gel hydro-alcoolique, etc. On essaie également de faire de la vente à emporter, mais la gastronomie ne s’y prête pas vraiment.” Du côté des États, “aucune aide n’est prévue ; ni pour les salariés, ni pour les entrepreneurs…”
Jacques Pourcel #laurentpourcel# Covid19
Publié par Anastasia CHELINI