Dans quels cas est-il possible de recevoir des droits au chômage ?

Dans le cadre de la fin normale d'un CDD, d'une rupture conventionnelle ou encore d'un licenciement, le salarié peut, sous réserve, bénéficier de droits au chômage. Mais à l'avenir il pourra aussi en bénéficier lors d'une démission à condition, notamment, d'avoir travaillé au moins cinq ans dans la même entreprise et d'avoir un projet professionnel.

Publié le 21 juin 2019 à 12:44

Les droits au chômage sont ouverts lorsqu'intervient la fin normale d'un CDD, lors d'une rupture conventionnelle et en cas de licenciement, à condition que le salarié remplisse les conditions d'ouverture des droits aux allocations chômage. Le salarié quittant volontairement son emploi ne peut donc pas, en principe, avoir droit aux allocations chômage. Mais il existe des exceptions à ce principe, notamment le cas des démissions légitimes qui autorisent une indemnisation chômage dans certaines situations. Une nouvelle convention du 14 avril 2017, conclue pour trois ans (entrée en vigueur depuis le 1er octobre et 1er novembre), relative à l'assurance chômage, adapte les règles de détermination de l'allocation d'aide au retour à l'emploi. Une circulaire Unedic n° 2017-20 du 24 juillet 2017 détaille les situations et les conditions ouvrant droit au chômage. Pour y accéder : cliquez ici. Les discussions entre l'État, Pôle Emploi et l'Unedic pour mettre au point la convention de 2020 qui succèdera à celle de 2017 ont débuté fin 2018 mais elles ont échoué. Ceci a conduit le gouvernement à reprendre la main sur l'élaboration des contours de la future convention. Le 18 juin 2019, Édouard Philippe, Premier ministre, et Muriel Pénicaud, ministre du Travail ont présenté à la presse, les principales nouveautés qui vont impacté prochainement l'assurance chômage. Le tableau ci-dessous en fait la synthèse.

Mesure

Date de mise en oeuvre 

Ouverture de l'assurance chômage aux salariés démissionnaires : nouveauté issue de la loi Avenir professionnel  (Article L 5422-1) en attente notamment de décret d'application pour être d'application effective. Précisions apportées lors de la conférence de presse du gouvernement du 18 juin 2019 => les salariés ayant au moins 5 ans d'ancienneté dans leur entreprise auront droit à l'assurance chômage quand ils démissionnent pour réaliser un projet professionnel : 

  • le niveau d'indemnisation sera le même que pour les autres demandeurs d'emploi ; 
  • ce droit sera renouvelé tous les 5 ans, soit 8 fois sur une vie professionnelle de 40 ans ; 
  • il sera conditionné à l'existence d'un projet professionnel.

1er novembre 2019 

Ouverture de l'assurance chômage aux travailleurs indépendants : également annoncé pour une entrée en vigueur en janvier 2019, cette mesure n'est en fait pas encore entrée en application car il faut un décret d'application + un accord des partenaires sociaux. Des précisions on été apportées par le gouvernement lors de la conférence de presse du 18 juin 2019. Voici ce qu'a annoncé le gouvernement :

  • l'indemnisation sera de 800 € par mois pendant 6 mois ; 
  • l'activité professionnelle devra avoir généré un revenu minimum de 10 000 € par an sur les deux dernières années, avant liquidation judiciaire ; 
  • il n'y aura pas de limite d'accès au cours de la vie professionnelle : un travailleur indépendant pourra bénéficier plusieurs fois de la mesure, à condition de remplir, à chaque fois, les critères posés. 

NB. Il faut une liquidation judiciaire pour accéder à ce droit. Ceci limite considérablement son effectivité surtout pour les micro-entrepreneurs. 

1er novembre 2019 

Nouvelle règle d'éligibilité et de rechargement des droits 

  • La période de travail minimum pour accéder à l'assurance chômage sera ramenée à 6 mois sur 24  (contre 4 mois sur les 28 derniers mois) => Il faudra davantage travailler pour ouvrir des droits à l'assurance chômage.
  • Le seuil minimum de rechargement sera ramené à 6 mois, au lieu d'1 mois aujourd'hui =>  il faudra avoir travaillé six mois pour ouvrir un nouveau droit à l'assurance chômage.

1er novembre 2019 

Les cadres moins indemnisés => Les salariés qui avaient un revenu du travail supérieur à 4500 € bruts par mois verront leur indemnisation réduite, au début du 7e mois d'indemnisation, de 30 %, avec un plancher fixé à 2 261 € nets d'indemnisation. Les salariés âgés de 57 ans et plus ne seront pas concernés par la mesure. 

1er novembre 2019 

Bonus Malus pour les entreprises de plus de 11 salariés : les CHR font partie des 7 secteurs d'activités concernés par cette mesure. Le gouvernement résume cette mesure de la manière suivante => "Plus le nombre de salariés qui s'inscrivent à Pôle emploi après avoir travaillé pour une entreprise est important par rapport à son effectif, plus une entreprise paiera de cotisations patronales à l'assurance chômage. À l'inverse, plus une entreprise fera d'efforts pour réduire le nombre de personnes qui s'inscrivent à Pôle emploi (moins de fins de CDD, de fins de mission d'intérim, de licenciements, de ruptures conventionnelle…), moins elle paiera de cotisations". Le but du gouvernement est d'inciter les entreprises à proposer davantage de CDI et à rallonger la durée des CDD plutôt que de recourir à des missions d'intérim ou des CDD très courts. Les entreprises de moins de 11 salariés ne sont pas concernées.

1er janvier 2020 

Pour les entreprises de plus de 11 salariés, les CDD d'usage (autrement dit, dans les CHR, les extras) se verront appliquer une taxe forfaitaire de 10 €, pour inciter à proposer des contrats d'une semaine ou d'un mois plutôt que de quelques heures chaque jour. 

1er janvier 2020 

Nouvelle offre de services de Pôle emploi pour les entreprises pour les aider à recruter, et pour les demandeurs d'emploi et travailleurs précaires 

À partir de janvier 2020

Nouveau mode de calcul de l'indemnisation : "Les indemnités chômage seront désormais calculées sur le revenu mensuel moyen du travail, et non sur les seuls jours travaillés comme aujourd'hui". Objectif : "qu'il ne soit plus possible d'avoir une indemnisation chômage qui soit supérieure à la moyenne des revenus du travail". Le gouvernement précise : "Les indemnités chômage ne pourront jamais être inférieures à 65 % du salaire net mensuel moyen. Elles ne pourront jamais dépasser le montant du salaire net mensuel moyen, alors qu'elles peuvent être aujourd'hui deux fois supérieures à ce salaire. Par exemple, tous les salariés, qui ont gagné en moyenne 1 200 € par mois (soit l'équivalent du Smic) sur une période d'un an, auront une indemnité de 960 € par mois pendant 12 mois". 

1er avril 2020 

#Droitsauchômage# chômage 


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Publié par Tiphaine BEAUSSERON



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