Dans l’Eure, le mouvement À poil est venu de Conches-en-Ouche, avant de se propager aux Andelys et à Évreux. Pascal et Agnès Gilibert, restaurateurs à Évreux, ont posé nus devant l’objectif de la photographe euroise Morgane Anaïs. Les sexagénaires tiennent le bar-brasserie Le Relais de la Poste, en centre-ville, et emploient dix personnes. “Cela fait quarante-six ans que nous sommes dans le commerce. Nous avons eu un salon de coiffure pendant vingt-cinq ans, à Paris. Puis nous avons repris un bar-tabac-loto-brasserie dans les Yvelines, pendant neuf ans. Le 1er novembre, nous aurions dû fêter nos cinq ans au Relais”, se désole Pascal Gilibert.
“Cette photo, c’est une façon de dire notre ras-le-bol et notre incompréhension. Nous demandons juste à pouvoir travailler librement. Lors du premier confinement, nous avons suivi toutes les règles imposées… Aujourd’hui, je vois mes voisins rouvrir. Je suis heureux pour eux, mais c’est dur de rester fermé de mon côté.” L’établissement propose la vente à emporter. “Cela ne représente que 10 % de notre chiffre habituel. Entre 8 et 10 heures, je fais 50 € en cafés. Nous le faisons pour offrir du lien à des personnes isolées, garder le contact avec les clients, rouvrir dans les meilleures conditions pour nos salariés au chômage partiel.” Le couple envisageait de prendre sa retraite. Il faudra d’abord remettre l’établissement sur pied. “Nous ne vendrons certainement pas au prix espéré, mais nous sommes des anciens, nous nous en sortirons. Pour ceux qui viennent de s’installer, c’est une autre histoire…”
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Publié par Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont