Natacha Simard, 37 ans, chef indépendante
"Après mes études - un CAP et une MC pâtisserie -, j'ai fait mes débuts en cuisine traditionnelle. Le métier était difficile : la pression, les horaires, les relations chef-subordonnés... Comme j'aspirais à une autre qualité de vie, je me suis lancée à mon compte. C'est un choix, toutes les offres de CDI, je les ai refusées. Depuis cinq ans, je travaille pour des restaurateurs dont les cuisiniers sont absents. J'officie aussi comme chef à domicile : là, je fais tout sur place, sauf quelques préparations que je réalise dans une cuisine professionnelle qui me facture. Mes missions vont d'une journée à un mois. J'ai un statut d'auto-entrepreneur : à chaque prestation, je facture. Un traiteur me paie entre 20 € et 30 € de l'heure. Chez les particuliers, pas de tarif fixe, puisque je propose des menus différents à chaque fois. L'essentiel est de bien calculer ses marges. Je ne gagne pas plus que si j'étais en poste, mais j'ai ma liberté et ça n'a pas de prix !"
Christel Desile, 46 ans, traiteur à domicile
"Je suis une autodidacte, bonne cuisinière au départ certes, qui s'est retrouvée un jour derrière les fourneaux du Boudoir à Bordeaux pour aider une amie. J'ai adoré l'expérience. Après avoir eu des enfants, j'ai préféré me mettre à mon compte pour gérer mes horaires. Je me suis alors installée une légumerie et un laboratoire à la maison. Comme j'avais déjà un réseau d'anciens clients du Boudoir, des architectes, j'ai très vite commencé à travailler pour des particuliers - baptêmes, anniversaires, dîners... - et des entreprises. Pour établir un menu, je m'adapte au budget alloué. Un repas, c'est entre 13 € et 45 € par personne. Il m'a fallu deux ans pour sortir de la précarité. Aujourd'hui, je gagne 2 000 à 2 500 € net par mois. C'est un métier passionnant mais prenant, où l'on ne compte pas ses heures."
Publié par Mylène SACKSICK