Dix-neuf entreprises touristiques parmi les plus emblématiques de France ont annoncé le 6 février la création du 'club Alliance 46.2, Entreprendre en France pour le tourisme'. À sa tête, Gérard Brémond, président du groupe Pierre et Vacances-Center Parcs, précise : "le club ne regroupe que des entreprises qui participent au tourisme et en bénéficient ". Et de poursuivre : "Plus qu'un organe de réflexion, nous allons faire des recommandations et des propositions en termes d'action auprès des pouvoirs publics."
Réunis sous forme associative, les 19 chefs d'entreprise (qui à eux seuls représentent 150 000 emplois sur le million et demi d'emplois directs dans le tourisme) estiment "peser" en termes économiques dans le panorama touristique. "Les recommandations que nous allons faire devraient permettre de stimuler la croissance et d'augmenter la compétitivité des entreprises touristiques françaises", déclare Frédéric Pierret, directeur général du club Alliance 46.2. Depuis quelques années, la montée en puissance des pays émergents (la Chine notamment) et la perte régulière de parts de marché de la France sont des sujets régulièrement débattus. À titre d'exemple, alors que les flux touristiques dans le monde ne cessent d'augmenter (de l'ordre de + 4 % à + 5 % par an), la France, pourtant première destination avec 83 millions de touristes en 2012, reçoit proportionnellement moins de touristes. D'après l'Organisation mondiale du tourisme, sur 1 000 touristes étrangers reçus en 2000, la France n'en reçoit aujourd'hui que 108, l'Espagne 127, et l'Allemagne 160. Pire encore, la France est en troisième position en termes de recettes touristiques et devrait même bientôt laisser sa place à la Chine.
Quatre groupes de travail
Quatre groupes de travail ont donc été lancés sur des thèmes précis et ont été confiés à quatre chefs d'entreprise. Un groupe travaillera sur le thème de l'accueil et sera présidé par Robert Zolade, président d'Elior, qui s'est donné pour mission d'étudier les pistes d'amélioration de l'accueil, y compris la question des visas. Le groupe promotion, présidé par Anne Yannic, présidente de Cityvision, aura pour tâche de mieux 'vendre' la France et de la manière la plus innovante qui soit. Le groupe emploi et formation, présidé par Sven Boinet, directeur général délégué du groupe Accor, s'est fixé pour objectif de trouver des solutions au problème des emplois non pourvus dans le secteur. Il tentera également d'apporter des réponses aux problématiques de formation. Enfin le groupe investissements, présidé par Dominique Marcel, président-directeur général de la Compagnie des Alpes, et Charles Saiag, gérant de BNP-Paribas, devrait être force de proposition pour accompagner les entreprises vers plus de simplification administrative et trouver des moyens de stimuler l'investissement tout en étant un partenaire des pouvoirs publics au sein du pacte de compétitivité des entreprises lancé par le Gouvernement. Mais, a assuré Gérard Brémond, au cours de la présentation, si "le Club saura se montrer loyal, exigeant et constructif" vis-à-vis du nouveau pacte, il n'a toutefois pas été créé en réponse aux récentes décisions gouvernementales.
Promouvoir la France à l'étranger
Enfin, le club Alliance 46.2 (le nom a été choisi en référence aux coordonnées géographiques du centre de la France) va également s'attacher à promouvoir l'Hexagone à l'étranger et le repositionner au sein de diverses instances internationales, à l'exemple du club Europe à Bruxelles.
Ce club poursuit les réflexions amorcées par Atout France et ne cache pas une ambition solide, comme l'explique son président : "Créer à terme un vrai business plan du tourisme". Pour atteindre cet objectif, l'Alliance 46.2 ne souhaite ne pas se limiter aux 19 membres fondateurs mais déclare "être ouvert à d'autres entreprises touristiques", à condition toutefois d'acquitter le droit d'entrée, une cotisation de 30 000 € par an et par entreprise.
Publié par X. S.