Une start-up a lancé la semaine dernière une levée de fonds sur la toile pour le rachat de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Le crowdfunding, ou financement participatif, serait-il sans limite ? Dans un premier temps, il a surtout concerné des entreprises innovantes ou des artistes faisant appel à la générosité des internautes pour mettre en oeuvre leur projet. Le phénomène s'est toutefois considérablement accéléré.
L'association Financement participatif France (FPF) parle d'un véritable engouement de la part des Français. "Avec 66 M€ collectés sur l'ensemble du premier semestre 2014, contre 33 M€ en 2013 sur la même période, les fonds réunis par les plateformes ont doublé en un an. Les plateformes de prêt arrivent en tête du classement avec 37 M€ réunis, suivies par les plateformes de dons, puis d'investissement en capital, avec 19 M€ et 10 M€ respectivement collectés." La barre du million de contributeurs a été franchie.
Si le cadre réglementaire reste encore établir selon les cas, les sites se multiplient. Il existe même des sites de crowdfunding dédiés à la restauration. Mais attention à cette notion : mobiliser le public autour d'un projet fait appel à son affect, ce qui n'est pas le cas lorsque l'on frappe à porte d'un banquier. Carole Delga, secrétaire d'État chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Économie sociale et solidaire rappelait récemment dans une interview qu'un "tiers des petites entreprises rencontrent actuellement des difficultés de trésorerie et presque autant ont une insuffisance de fonds propres". D'où l'extrême frilosité bancaire. Bref, c'est le serpent qui se mord la queue…
Sans trésorerie, pas de financement, et vice-versa. Ce n'est pas nouveau, en France, les banques ne sont plus au service des petites ou moyennes entreprises. Est-ce au public de l'être ?
Publié par Sylvie SOUBES