Co-rédigé par un député réputé 'à l'aile gauche du Parti socialiste', Thierry Mandon, et un ancien patron du CAC 40, Guillaume Poitrinal, aujourd'hui dirigeant d'une société d'investissement, ce document plaide pour un allégement significatif des obligations les moins justifiées qui entravent le développement des entreprises, et surtout des plus petites d'entre elles.
Sans entrer dans les détails, il n'est pas besoin d'être un économiste éminent pour expliquer la perte de compétitivité des entreprises françaises sur les marchés étrangers face à de redoutables concurrents avec lesquels il est aujourd'hui impossible de faire jeu égal. Un seul chiffre suffit à illustrer cette distorsion : le code du travail suisse tient en 70 pages, celui de l'Allemagne en 800 pages, et le nôtre en… 3 600 pages. Or, nul n'a constaté que les salariés helvètes ou germaniques sont moins bien traités que leurs homologues de l'Hexagone. Cerise sur le gâteau, notre solide tradition courtelinesque laisse toute latitude à l'administration d'interpréter les textes de façon variable pour ne pas dire incohérente. Il suffit d'évoquer le pitoyable feuilleton sur le travail dominical pour mesurer combien la France vit encore avec cette boursouflure bureaucratique que Jean Giraudoux évoquait avec talent quand il déclarait : "Un fonctionnaire, ça fonctionne."
Il est effectivement urgent de libérer l'entreprise de ce carcan kafkaïen qui paralyse toute initiative, y compris dans l'hôtellerie-restauration où fait parfois rage un délire réglementaire dont les fondements échappent à l'observateur le mieux disposé.
En espérant qu'à la date du 8 avril, les esprits échauffés par les résultats des élections auront retrouvé leur sérénité pour traiter avec l'attention qu'il mérite ce dossier essentiel à l'avenir de nos entreprises.
Publié par L. H. R.