L’attente a été longue, mais aura valu la peine : seize mois après avoir fait sa demande d’inscription initiale, Emmanuel Lottin, le chef-concierge du Domaine du mas de Pierre à Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), a vu avec joie son dossier accepté par l’association Les Clefs d’or. “Il y a plusieurs démarches et étapes à suivre, explique-t-il. Il faut correspondre aux critères d’inscription, puis trouver trois parrains eux-mêmes Clés d’or, pour vous recommander. Il faut ensuite remplir un dossier et rédiger une vingtaine de pages décrivant notre environnement de travail : l’hôtel et sa région, ainsi que l’organisation et le plus de la conciergerie qu’on mène. Enfin, il faut passer un oral devant une commission”, détaille Emmanuel Lottin, 54 ans.
Au vu de l’investissement que cela a représenté, l’annonce de l’acceptation de sa candidature lui a procuré une grande joie. “J’ai appelé ma compagne dès que j’ai su la bonne nouvelle, ce fut beaucoup d’émotions !”, se souvient-il. Les Clés d’or, “c’est le graal pour un concierge ; c’est un peu comme devenir MOF pour un chef”, précise-t-il. En poste depuis 2017 au Domaine du mas de Pierre, où il se dit très heureux, c’est tout jeune qu’il entend parler pour la première fois de la fameuse association. “J’étais chauffeur de maître pour de grands hôtels et travaillais avec des concierges, dont des Clefs d’or”, raconte-t-il. “J’avais 20 ans, et je me disais que ce poste devait être magnifique… Pour autant, cela me paraissait quelque chose de très lointain.” Les années passent, Emmanuel Lottin devient agent de voyage, puis travaille dans une compagnie de location de voitures, avant de devenir réceptionniste. Après plusieurs établissements haut de gamme, il rejoint le Mas de Pierre et sa directrice, Audrey Jorge, à propos de laquelle il ne tarit pas d’éloges : “Elle m’a tendu la main. Obtenir les Clefs d’or, c’est une façon pour moi de la remercier, car elle m’a fait confiance”, confie-t-il.
“Soyez curieux”
Le métier de concierge, Emmanuel Lottin l’a dans le sang. “Dans ce métier, on apprend tous les jours, les choses sont toujours en évolution, que ce soit au niveau de la vie culturelle et artistique” ou du côté de la vie culinaire et événementielle de la région. Aux jeunes qui, comme lui, voudraient suivre cette voie, il conseille de “connaître et aimer [leur] région, veiller à avoir un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, et être heureux de faire ce métier. Soyez curieux, c’est très important”, suggère-t-il. Outre le fait d’être incollable sur l’actualité de la région, il faut aussi, insiste-t-il, développer “un vrai sens des valeurs, respecter les gens, les employeurs comme les clients et prestataires”. Et “inspirer la confiance. En conséquence, ma conciergerie est bien vue”, analyse-t-il.
Quant à devenir Clefs d’or, il le recommande aux autres concierges : “Ça va au-delà de la récompense personnelle. Quand on entre dans le processus de candidature, c’est tout un réseau auquel on accède. J’ai rencontré des gens exceptionnels, qui sont dans cette idée d’excellence et de partage.” Et d’ajouter : “Il ne faut pas se laisser arrêter par la peur de l’échec au concours ! Il faut croire en soi. Si on le sent au fond de soi, et qu’on aime le relationnel, il faut y aller !”, encourage-t-il. La date de réception de ses fameuses clefs approchant, il conclut : “Le jour où j’aurais les clefs d’or au col, je sais que ce sera très fort. Je les arborerai fièrement, mais toujours, avec un maître-mot : l’humilité.”
Publié par Anastasia CHELINI