Avec 13 millions de repas servis 7 jours sur 7 durant deux mois, le village des athlète des Jeux olympiques de Paris, situé en Seine-Saint-Denis, sera la plus grande cuisine du monde. Un cadre olympique, unique, orchestré par les équipes de Sodexo côté cuisine, et par la société Vesto pour 300 des 600 machines et équipements fournis au village des athlètes et sur 13 sites de compétition. “Depuis 2020, nous reconditionnons du matériel pour les restaurateurs”, explique Bastien Rambaud, cofondateur de Vesto. C’est parce que le Comité d’organisation des Jeux olympiques souhaitait se soumettre à la loi Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire), que la société Vesto a été sollicitée. “Nous avons travaillé deux ans en amont des Jeux olympiques pour répondre à cette demande d’équipements reconditionnés. Deux ans, c’est le temps qu’il faut pour ouvrir un restaurant. Nous, sur cette même durée, nous en avons ouvert l’équivalent de 17”, reprend Bastien Rambaud.
Une cagnotte participative pour financer la reprise des équipements
Le parti pris de Vesto durant ces Jeux olympiques : “Expérimenter un modèle d’économie circulaire qui pourra être reproduit dans d’autres contextes.” Vesto a donc fourni 300 machines et, à l’issue des épreuves sportives, la société va récupérer la totalité des 600 équipements. “C’est une grosse source d’approvisionnement pour nous”, reconnaît Bastien Rambaud. Et ce d’autant que les 300 machines, qui ne viennent pas des entrepôts franciliens de Vesto, sont neuves. Dès cet automne, les 600 pièces vont donc être remises sur le marché. Et, d’ici là, Vesto va lancer une cagnotte participative pour financer la reprise des équipements, destinés à être revendus - à 50 % de leur prix à l’état neuf - aux restaurateurs, après avoir été testés, réparés, nettoyés. “Ce modèle d’économie circulaire, c’est de l’argent contre de l’argent, explique Bastien Rambaud. À la vente du premier équipement reconditionné, nous allons rembourser les participants à la cognotte.” Un mode opératoire qui pourrait être dupliqué, par exemple, lors de la liquidation d’une chaîne de restauration. “Les Jeux sont, pour nous, un laboratoire expérimental de grande taille”, souligne le co-fondateur de Vesto. Il conclut : “Nous apprenons beaucoup sur le terrain des Jeux olympiques. Cet événement nous force à nous adapter et à évoluer.” En quatre ans, Vesto est passée d’une dynamique de start-up à une entreprise de 37 salariés, avec un centre de reconditionnement en Île-de-France et 5 à 10 clients entrants par jour.
Publié par Anne EVEILLARD