“Les gels hydro-alcooliques sont présents dans nos établissements depuis toujours alors il n’a pas été nécessaire de prendre des dispositions particulières depuis le début de la crise sanitaire”, envisage Philippe Monnin, cofondateur avec Alexandra Patek du groupe hôtelier Millésime. Encore faut-il pouvoir se procurer ces produits désinfectants en rupture partout. Pour faire face à cette pénurie, Louis Privat, créateur des Grands Buffets de Narbonne, a trouvé une solution : “Je me suis directement rapproché du sous-préfet de Narbonne pour envisager, sous son contrôle, de produire en quantité, par nous-même, une solution efficace de nettoyage des mains pour le personnel et les clients.”
L’enjeu est important pour ce restaurant : “Nous recevons 400 clients par service et nous voulons proposer, sous forme d’animation ludique, à l’entrée, le nettoyage des mains à chaque convive. Cela ne doit pas apparaître comme une obligation pour que tous s’y prêtent de bonne grâce. De la précédente crise sanitaire, le SRAS, nous avons conservé des usages comme le non-serrage de mains en cuisine, étendu désormais à la salle.” Louis Privat a longtemps dirigé un établissement de santé. “ Je m’en suis inspiré pour concevoir les Grands Buffets de Narbonne, confie-t-il. Le plafond est fait de carreaux démontables et lavables en machine. Notre établissement ne dispose d’aucune surface poreuse. Les postes en cuisines sont tous en inox avec des pistolets à air comprimé et filtré pour assainir les surfaces humides.”
Hier, le restaurateur engagé Xavier Denamur postait une vidéo humoristique dans laquelle il envisageait de passer au spray désinfectant les convives de ses brasseries parisiennes et de déclencher une alarme incendie en cas de température élevée d’un client. Une manière de désamorcer les excès du “virus de la bêtise ambiante”.
Prendre des mesures face à l’aggravation de la crise
Pour autant, les professionnels prennent la mesure de la gravité de l’épidémie. À Eurodisney, le premier cas, hier, de coronavirus chez un employé de nuit a justifié la mise en quarantaine de nombreux collaborateurs. Ouest France rapporte les initiatives du groupe Lucien Barrière en matière de principe de précaution comme le refus “des déplacements professionnels dans les zones d’exposition à risque ou encore la mise en place d’une période d’isolement de quatorze jours d’un collaborateur revenant d’une zone d’exposition à risque.”
Des mesures de bons sens que l’on retrouve dans le groupe Millésime. “Trois employés ont exercé leur droit de retrait dont une collaboratrice qui avait passé le week-end avec son frère de retour d’une zone épidémique du nord de l’Italie, ajoute Philippe Monnin. Nous avons contacté tous nos maîtres de maison pour les sensibiliser au droit de retrait et au principe de précaution qui doit prévaloir au moindre doute. Pour ma part, je devais partir à Florence pour un projet d’ouverture. Je n’irai pas. Je n’ai pas peur du virus mais plutôt du risque de me retrouver retenu là-bas.”
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Publié par Francois PONT