“On avait un hôtel qui était au bord du dépôt de bilan après la période du premier confinement. C’est donc un coup double : on lui donne une utilité sociale dans cette période de la Covid sans touristes, et dans le même temps, on préserve de l’emploi et une PME”, déclare Ian Brossat, l’adjoint à la maire de Paris en charge du logement, aux caméras de BFMTV postées devant l’hôtel Paris Room & Dreams (Paris, XVIIIe). Des propos que nuance le gérant de l’établissement trois étoiles, Mohand Idoughi. “Nous n’étions pas en difficulté à ce point mais il est vrai qu’après notre ultime réservation Booking en date du 16 mars dernier et l’absence de reprise au printemps, il fallait trouver de nouvelles sources de revenus. Je possède cet hôtel depuis cinq ans, et nous y avons fait beaucoup de travaux en 2017. Le pari de proposer un 3 étoiles dans le quartier difficile de Barbès était risqué. Pourtant, dès la réouverture, notre taux d’occupation était de 100 %. Une réussite que l’arrivée de la Covid a stoppée net. En mai, nous étions en contact avec beaucoup d’associations. Je ne voulais pas mélanger les publics. Je doutais de l’installation d’occupants sociaux. Je redoutais les dégradations sur nos efforts d’investissements. J’étais proche d’un membre de l’association Basiliade, qui s’occupe de mamans célibataires enceintes ou avec des nouveau-nés. Il y avait une confiance”, explique l’hôtelier, qui s’est décidé à louer son hôtel à l’association, sans en perdre ni le contrôle ni l’administration.
Vide depuis 4 mois, complet en un jour
“Il y avait des conditions. Il fallait que la location soit au minimum pour deux ans et que les dix membres de mon personnel conservent leur emploi. Le 25 juin, l’activité a repris. Mes 38 chambres sont désormais occupées par des mamans. Nous avons fait des aménagements, en particulier pour l’accueil des enfants. Les investissements de 2017, d’environ 3 500 € par chambre, ont été mis en totalité à la disposition des occupantes. Dans un 3 étoiles, un matelas coûte 800 €”, rappelle l’entrepreneur, pour qui la recherche de rentabilité n’exclut pas un engagement humanitaire. “Il faudra voir à la fin des deux années le coût de l’usure et d’éventuelles détériorations pour constater si nous avons perdu de l’argent. En tout état de cause, il est peu probable que nous en gagnions. Les tarifs concédés sont plus modestes que ceux réservés à la clientèle touristique, mais nous maintenons l’activité et les salaires”, conclut Mohand Idoughi.
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Publié par Francois PONT