• Taux de l'emprunt
Le taux d’intérêt des emprunts à long terme dépend principalement des taux d’intérêts pratiqués sur les marchés financiers. Il peut cependant exister des différences d’une banque à l’autre, justifiées par la politique commerciale de la banque à l’égard de tel ou tel secteur ou telle catégorie d’entreprise. En supposant que plusieurs banques soient prêtes à financer le projet, le choix repose rarement sur la seule différence de taux mais sur l’ensemble des caractéristiques du financement proposé et notamment sur la nature des garanties exigées.
• Durée
La durée de l'emprunt dépend de la nature des biens à financer :
- matériel, mobilier, aménagements, fonds de commerce : 2 à 7 ans maximum
- terrain, immeubles, rénovation importante : 10 à 25 ans
En cas de reprise d’entreprise par achat d’un fonds de commerce, la durée de l’emprunt est généralement de 7 ans.
• Mode de remboursement
Les emprunts sont remboursés par mensualité ou trimestrialité constante : cela signifie que la somme prélevée par la banque chaque mois ou par trimestre ne change pas. La somme prélevée comprend le remboursement partiel de l’emprunt et les intérêts de la période. Le banquier remet à l’emprunteur un échéancier, voir exemple ci-contre :
- Tableau d’amortissement d’un emprunt de 100 000 € à 5 % sur 5 ans
- Remboursement trimestriel (extrait : deux premières années)
Trimestrialités |
Montant prélevé |
Intérêts période |
Remboursement emprunt |
Capital restant dû |
1 |
5 682,04 |
1 250,00 |
4 432,04 |
95 567,96 |
2 |
5 682,04 |
1 194,60 |
4 487,44 |
91 080,52 |
3 |
5 682,04 |
1 138,51 |
4 543,53 |
86 536,99 |
4 |
5 682,04 |
1 081,71 |
4 600,33 |
81 936,66 |
5 |
5 682,04 |
1 024,21 |
4 657,83 |
77 278,83 |
6 |
5 682,04 |
965,99 |
4 716,05 |
72 562,78 |
7 |
5 682,04 |
907,03 |
4775,01 |
67 787,77 |
8 |
5 682,04 |
847,35 |
4 834,69 |
62 953,08 |
• Mode de calcul du prélèvement
Formule : P = C x [i ÷ (1 – (1+i)-n)]
P = prélèvement de la période
C = capital emprunté
i = taux d’intérêt de la période
N = nombre de prélèvements
Exemple d’un emprunt de 100 000 € à 5 % sur 5 ans, remboursement par trimestre
C = 100 000
I = 5 % par an, donc 5 % ÷ 4 = 1,25 % par trimestre
n = 5 ans × 4 trimestres = 20 prélèvements
P = 100 000 × [0,0125 ÷ (1 - 1,0125-20)]
P = 5 682,04 € par trimestre
Exemple d’un emprunt de 100 000 € à 6 % sur 7 ans, remboursement mensuel
C = 100 000
I = 6 % par an, donc 6 % ÷ 12 = 0,50 % par mois
n = 7 ans × 12 mois = 84 prélèvements
P = 100 000 × [0,005 ÷ (1 – 1,005-84)]
P = 1 460,86 € par mois
Cliquez ici pour calculer les prélèvements et obtenir le tableau d’amortissement de l’emprunt
• Garanties
Les organismes de crédit exigent généralement des emprunteurs des garanties qui créent une priorité de remboursement en faveur de la banque en cas de difficultés de l’entreprise. L’absence de garanties ou des garanties insuffisantes sont souvent la cause de l’échec d’un projet de création d’entreprise :
- le nantissement du fonds de commerce : cette garantie est systématiquement exigée par le banquier lorsque l’emprunt a pour but de financer l’acquisition d’un fonds de commerce. Elle est cependant dans la plupart des cas considérée comme insuffisante en raison de l’incertitude qui pèse sur la valeur du fonds de commerce en cas de difficultés de l’entreprise ;
- l’hypothèque : cette garantie est très appréciée des prêteurs car elle s’appuie sur un bien immobilier ;
- la caution personnelle : les organismes financiers exigent le plus souvent que les dirigeants se portent caution des engagements financiers de l’entreprise. Il faut bien mesurer les conséquences de cet engagement : il signifie que les personnes qui se sont portées caution devront rembourser les dettes cautionnées si l’entreprise ne peut plus y faire face ;
- lorsque les garanties que peut offrir l’emprunteur sont insuffisantes par rapport au montant emprunté, il est possible de recourir à l’intervention d’une société de caution mutuelle qui compte en son sein des représentants professionnels avec qui la banque va accepter de partager les risques et auprès de qui elle va prendre avis pour mesurer la solidité financière et professionnelle du demandeur. Les sociétés de caution mutuelle prennent une commission d’environ 0,30 % du montant emprunté par an, à laquelle il faut ajouter une cotisation à un fonds de garantie. En contrepartie, il est parfois possible de négocier avec la banque un taux d’intérêt légèrement abaissé puisque son risque diminue.
businessplan #emprunt# financement
Publié par Jean-Claude OULÉ