“Si on peut sortir de cette crise en se disant que l'adoption de nouvelles compétences est quelque chose de fondamental...” À deux jours de la date tant attendue du 19 mai, Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, est venue à Rouen (Seine-Maritime) prendre le sentiment de la profession sur les dispositifs d'aide à la formation. L'occasion surtout de faire un point sur le Fonds national de l'emploi (FNE) Formations, dont 75 M€ ont été fléchés vers le secteur des hôtels cafés et restaurants. L'outil a été salué par les représentants professionnels locaux. “Merci d'avoir mis le paquet sur la formation”, a ainsi déclaré Slimane Hamzaoui, président de la branche des restaurants du GNI Normandie.
Tout n'est évidemment pas parfait. Certains professionnels notent que la constitution des dossiers est parfois un frein, pour des gérants pas toujours accrocs à la paperasserie... Les structures les plus petites, en particulier, ont moins sollicité le FNE, malgré les incitations des syndicats professionnels. “Nous avons beaucoup de mal à faire entendre à nos adhérents que la formation est un élément clé pour l'avenir de notre profession”, a témoigné Roger Bellier, président de l'Umih Normandie.
Former pour recruter
Montées en compétences, renforcement des acquis... Certains en ont profité à plein, comme Stéphane Robillard, directeur de l'hôtel Mercure de Rouen, qui a construit un plan de formation pour l'ensemble de ses salariés. D'autres l’ont fait plus ponctuellement autour de l'animation sur les réseaux sociaux notamment. Ce fonds national “a été l'occasion de réaliser des actions beaucoup plus structurantes, qu'on aurait pu l'imaginer de prime abord”, a souligné Valérie Sort, directrice générale d'Akto, opérateur de compétences, qui s'est aussi félicitée du bon travail mené en partenariat avec les organismes de formation. Parfois aussi, la formation a été un moyen efficace pour maintenir un lien entre les salariés et leur emploi... et ainsi éviter des départs de personnels qualifiés.
Car le recrutement, demain plus qu'hier, pourrait être problématique. Là encore, Elisabeth Borne compte sur la formation : “On a mobilisé Pôle emploi pour repérer des demandeurs qui ont besoin de se former pour être parfaitement opérationnels. Ces formations vont permettre de retrouver des salariés motivés pour accompagner la reprise du secteur.” La ministre a aussi encouragé la profession à travailler sur l'attractivité de ses métiers, en proposant de vrais parcours professionnels et davantage de contrats longue durée. “Je suis prête à écouter toutes vos propositions en la matière”, a-t-elle assuré.
Publié par Benoît Delabre, Press Aletheia