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L'hôtellerie Restauration : Vous êtes installés à New York depuis 1982. Comment percevez-vous l'évolution du marché du vin français à New York ainsi qu'aux États-Unis ?
Fréderic Goossens : Il y a 30 ans, les vins français étaient leaders des vins lointains sur le marché, seuls les vins italiens étaient également présents. Les régions représentées étaient surtout celles de Bordeaux et de la Bourgogne. Baron François fut l'un des pionniers à offrir des vins du Sud-Ouest et du Languedoc Roussillon. Aujourd'hui, la quantité de vins français vendus est bien plus importante mais la part de marché est moindre car la concurrence est bien plus féroce avec le développement des vins d'Amérique du Sud, d'Australie, d'Afrique du Sud, etc…
Combien d'étiquettes importez-vous ? Comment sélectionnez-vous les vins que vous importez ?
Nous avons en catalogue environ 500 produits, surtout des vins et deux spiritueux : Bas Armagnac Château de Laubade et Calvados Pays d'Auge Christian Drouin. Notre sélection est très stricte. Nous faisons des panels de dégustation à l'aveugle par thème. Nous incluons toujours plusieurs propriétés qui souhaitent travailler avec nous et une propriété déjà en distribution ayant du succès.
Quels sont les restaurateurs français de New York (et des États-Unis), qui font appel à vos services ?
Nous travaillons avec quasiment tous les restaurateurs français de New York, plutôt les brasseries et bistrots, mais également la grande restauration.
Quel volume annuel importez-vous aux États-Unis ?
Nous importons environ 1 million de bouteilles par an.
Quel est le prix moyen d'un vin français de bonne qualité à New York pour un restaurateur souhaitant se fournir auprès de vous?
6 $ (environ 4 €) a 9 $ (environ 6 €) pour un programme au verre / 9 $ a 15 $ (11 €) pour un programme à la bouteille.
En termes d'importation et d'étiquettes, quelles sont les régions vinicoles ou les cépages appréciés des New-Yorkais ?
La France sera toujours réputée dans le monde entier pour ces vins de Bourgogne et de Bordeaux. Le sancerre est très apprécié historiquement ici, surtout lors de la période estivale. Les rosés de Provence sont en très forte croissance depuis les cinq dernières années. La région de Cahors profite de la folie des malbecs argentins et le Jura et la Savoie sont à la mode mais de manière plus élitiste… On note également un intérêt grandissant pour les coteaux-du-Languedoc et des crus tels que le picpoul de pinet et la clape…
Au regard de la concurrence internationale, quelle est la part des vins français sur le marché américain et plus spécifiquement new-yorkais ?
Il me semble que les vins domestiques représentent, aux États-Unis, 80 % de la consommation. La part des vins français est donc petite. Cependant, il faut noter que les états de New York, de la Floride et de l'Illinois, plus proches de l'Europe, ayant une population plus éduquée et ouverte au monde, soutiennent plus les vins français. La part de marché y est donc plus importante que la moyenne nationale.
Quelles recommandations donneriez-vous à un restaurateur souhaitant s'établir à New York concernant l'élaboration de la carte des vins ?
Offrir un bon rapport qualité prix, proposer des 'happy hours' à la sortie du travail en utilisant des vins bon marché. Mieux vaut commencer avec une petite carte des vins et l'étoffer au fur et à mesure, ne pas faire trop de doublons… Proposer au moins 8 à 10 vins au verre (3 rouges, 3 blancs, 1 rosé, 2 effervescents).
Publié par A.J.A
