Pour reprendre l'Hôtel des frênes, un établissement 2 étoiles de 30 chambres situé à Montpellier (Héraut), le couple disposait d'un apport de 30 %. Le coût total du financement s'élevant à 600 000 €, ils devaient décrocher un crédit de 440 000 €. "Outre un plan de financement savamment étudié, notre expérience est venue soutenir la crédibilité de la reprise et nous a permis de décrocher d'abord un prêt de 30 000 € à taux zéro obtenu auprès de la région Languedoc-Roussillon, puis le crédit bancaire", explique le chef d'entreprise. Mais l'expérience professionnelle des acquéreurs a aussi été utile avant la recherche de crédit.
Recherche ciblée
En premier lieu, elle a permis au couple de faire coïncider le produit avec leurs compétences et leur savoir-faire. "D'une part, nous voulions un hôtel-bureau avec une clientèle d'affaires, parce que c'est sur ce segment que nous nous savions compétents. D'autre part, nous désirions ne pas être obligés de rester sur place 7 j/7. Il nous fallait donc une capacité d'hébergement de 20 chambres au moins. C'est le minimum pour générer un chiffre d'affaires suffisant pour embaucher une personne à l'accueil. Enfin, nous souhaitions y voir un vrai potentiel de développement", détaille l'hôtelier.
"L'Hôtel des frênes remplissait tous les critères espérés par le couple, résume Jean-Christophe Semène, fondateur du cabinet Semène à Montpellier, qui a procédé à la vente. La structure de l'établissement construit en 1988 était saine et respectait les normes d'accessibilité et d'incendie actuelles. En revanche, l'outil de travail était devenu désuet par manque d'investissement. Compte tenu de sa capacité d'accueil de 30 chambres et de l'emplacement dynamique il y avait un vrai potentiel de développement."
Deux acquéreurs
Un aspect rendait malgré tout la transaction incertaine : le propriétaire souhaitait vendre murs et fonds, mais les époux Frauilich ne pouvaient acheter que le fonds à cause d'une capacité d'endettement limitée. C'est également le cabinet Semène qui a trouvé, dans le même temps, un acquéreur pour les murs. Ainsi, le vendeur a cédé murs et fonds à deux acquéreurs différents. Au plan juridique, cela voulait notamment dire signature d'un nouveau bail. "Là encore notre expérience professionnelle en gestion hôtelière a été utile. Non seulement elle a rassuré le propriétaire des murs, que nous avons rencontré plusieurs fois, mais elle nous a permis également de négocier une clause d'indexation capée dont je connaissais l'intérêt", développe l'ancien directeur d'exploitation de résidence hôtelière. Un an après la reprise effective de l'établissement, Samuel et Béatrice Frauilich sont satisfaits de leur nouvelle vie et envisagent à moyen terme de reprendre un autre établissement ou de vendre pour reprendre plus grand.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON