Le restaurateur Alain Fontaine, chef Maître Restaurateur et patron du Mesturet dans le 2ème arrondissement, a lancé en décembre une association pour l'inscription des bistrots et terrasses de la capitale au patrimoine immatériel de l'Unesco. « Une réelle menace pèse sur ces lieux de vie et pas uniquement de consommation » à cause d'un phénomène qu'il a baptisé le « rentrisme ». « Les nouvelles technologies rendent les gens dépendants de leur ordinateur. Ils rentrent chez eux pour se mettre devant leur écran et ne sortent plus ». Ce professionnel estime aussi que « la loi Evin, en interdisant l'accès du bar aux fumeurs, a tué en partie le petit café du matin. Le vivre ensemble est en danger ». Il pointe du doigt une autre réalité : celle de la transmission. « Nos bistrots font de la vraie cuisine, qu'ils transmettent aux apprentis. Ce sont dans nos établissements qu'ils apprennent à faire une blanquette pas dans les chaînes. » Alain Fontaine est intarissable sur les arguments. Il parle de lieux de liberté, d'égalité, de partage, qui efface les différences sociales ou confessionnelles et qui « font découvrir aux touristes, qu'ils soient français ou étrangers, l'art de vivre du peuple de Paris » dénonçant également des loyers « spectaculairement en hausse sous la pression des grands groupes ». Des lieux qu'il faut défendre. L'association 'Bistrots et Terrasses de Paris, art de vivre réunit des professionnels, des comédiens, des petites entreprises, des associations comme les Commerçants de France, la CCIP Paris, l'AMFR ou encore le GNI. Et bénéficie d'un comité de soutien réunissant de nombreuses personnalités artistiques. « Paris est une enclave historique dans la mémoire collective de l'humanité et c'est pour ça qu'on va à l'Unesco. Le monde mérite Paris » termine le président de l'association.
Publié par Sylvie SOUBES