“Pendant le confinement, nous étions ouverts. Il y avait des hélicoptères et une quinzaine de douaniers, ce qui est exceptionnel. L’idée du douanier, casquette en arrière et air suspicieux, a laissé place depuis bien longtemps aux drones et caméras infrarouges qui sont redoutables pour traquer le fraudeur en randonnée sur la frontière”, s’amuse Alexandre Peyron qui gère avec sa sœur, Berenice Saliono, chef de cuisine, l’hôtel L’Arbezie Franco-Suisse, aux Rousses (Jura), depuis l’an 2000. “Nous sommes la quatrième génération.”
Construite en une nuit par un contrebandier en 1862, avant la promulgation de la ligne de frontière, la bâtisse fut un magasin aux affaires foisonnantes. Jules Arbez, l’arrière-grand-père du gérant actuel, en fera un hôtel en 1920. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel étant situé juste devant la la ligne de démarcation entre la zone occupée et la zone libre, leurs grands-parents, Max et Angèle Arbez, ont fait passer Juifs, aviateurs, espions et fugitifs.
Parmi les 10 chambres de l’établissement, la 6 et la 9 sont traversées par les frontières. “Pendant le Covid-19, une Française voulait voir son amoureux venu du village suisse voisin. Aucun ne pouvait passer la frontière. Ils ont passé un week-end dans la chambre 6, rigole l’hôtelier. En réalité, nous sommes sur trois frontières : celle entre la France et la Suisse, entre la France et le canton Vaudois et enfin entre la Confédération suisse et l’Europe. Ici, rien n’est simple !”
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Publié par Francois PONT