Partie le 27 octobre dernier de Paris, il aura fallu à Zoé Boucard 26 heures de vol pour rejoindre la Tasmanie, où la jeune pâtissière bretonne a dû se soumettre à une quarantaine en raison de la crise sanitaire, avant d’embarquer pour neuf jours de navigation jusqu’à l’île des Pétrels, en Terre-Adélie, où loge la base scientifique française Dumont-d’Urville. “Il y a cinq bateaux l’été pour rallier la Terre-Adélie, puis plus aucune rotation pendant huit mois. Nous, les ‘hivernants’, venions relever les ‘campagnards’, ceux de l’été”, raconte la jeune fille, originaire de Guilliers dans le Morbihan.
Débarquée depuis la fin de l’année dernière, Zoé Boucard, qui effectue son service civique en tant que boulangère et pâtissière, guette désormais l’arrivée de l’hiver austral. “À partir de fin mars, les températures vont chuter jusqu’à - 30 °C. Le 21 juin, au solstice d’hiver, la nuit sera presque totale. J’ai un peu d’appréhension, mais j’ai surtout hâte. L’été, il y a 90 personnes sur place avec beaucoup de chantiers, puis nous passerons à 22 habitants après le départ du dernier bateau. En boulangerie, cela se traduit par la cuisson, l’été, de 65 baguettes quotidienne, et à seulement une vingtaine lorsque l’hiver se referme sur Dumont-d’Urville. La campagne d’été qui s’achève était intense. Je dois me ménager dans mon travail. C’est un marathon qui commence par un sprint. Je travaille 7 jours sur 7 !”, explique Zoé Boucard. Cet hiver, la jeune femme aura l’occasion de réaliser deux gâteaux d’anniversaire d’anthologie, l’un pour les 50 ans du chef cuisinier, l’autre pour ses 20 ans.
Une simple candidature
La jeune bretonne a décroché un CAP pâtisserie puis un bac pro boulangerie-pâtisserie au lycée des métiers Louis Guilloux de Rennes, avant d’obtenir une mention complémentaire pâtisserie sur le campus de Ker Lann à Bruz (Ille-et-Vilaine). “C’est un professeur qui me parle alors de l’Institut polaire français (IPF), qui recherche une pâtissière pour une base en Antarctique. J’ai candidaté dans le cadre d’un service civique. Je me suis soumise à une visite médicale exigeante. Il ne fallait aucune allergie grave, être en bonne santé, avec à l’appui un bilan dentaire, ophtalmologique et gynécologique”, précise Zoé Boucard. L’IPF la sélectionne pour rejoindre, à l’autre bout de la planète, et pour une année complète (prolongeable de trois mois) un menuisier, un plombier, un médecin, trois techniciens météo, des scientifiques et surtout Jérôme Burdin, le chef cuisinier qu’elle doit assister. Le tout avec une indemnité mensuelle de 1 000 €.
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Publié par Francois PONT