"J'ai tissé un lien indéfectible de plus de 10 ans avec l'Institut Paul Bocuse, puisque je faisais partie de leur conseil d'administration au titre du Groupe Flo". L'ancien patron, Dominique Giraudier, est, depuis la rentrée, à la direction générale du Château du Vivier, situé à Ecully, à deux pas du centre-ville de Lyon (69). Déjà dans les starting-blocks, il débite un discours réfléchi, fluide et limpide : "Cette école, créée par Paul Bocuse et Gérard Pélisson, a un potentiel énorme, un dispositif unique. La pluralité des origines (40 nationalités) démontre qu'elle est aujourd'hui reconnue mondialement. Depuis 17 ans, Hervé Fleury, qui devient vice-président de l'Institut Paul Bocuse, a accompli un travail considérable, en proximité avec la profession. Je compte bien relever le challenge qu'il m'a proposé en continuant à inscrire l'Institut dans le futur." Homme de terrain, Dominique Giraudier, a déjà des projets tous azimuts, dont l'internationalisation. Cela commence par amplifier le nombre d'adhérents [des universités d'excellence, ndlr] du réseau interne Worldwide Alliance (créé en 2004) de "13 à 20 d'ici à 2016". Les Etats-Unis, les Pays de l'Est, l'Amérique du Sud et l'Asie sont visés. L'objectif est d'échanger "davantage" sur les bonnes pratiques pédagogiques, et la transmission du savoir-faire. "Avec l'International Chefs Advisory Board, présidé par Daniel Boulud, nous allons nous appuyer sur les 12 chefs référents de chaque pays pour identifier ces universités à fort potentiel", ajoute Dominique Giraudier, qui compte ainsi développer les stages, les cours à l'étranger ; et par la même occasion, faire évoluer les formations et la manière d'enseigner. Dans le viseur : un projet de développement du digital en 2016. Sans trop se dévoiler, les deux hommes parlent "d'outils qui permettent à celui qui sert d'être au service et non faire le service. Le digital doit être un moyen de développer la qualité de la relation humaine".
L'apprentissage en ligne de mire
Autre sujet de discussion, l'Incubateur sectoriel d'entreprises, qui, depuis 2011, permet aux étudiants de l'Institut de développer leur esprit créatif et entrepreneurial. "Nous allons trouver des investisseurs pour booster cet incubateur. Il y a du potentiel. Jusqu'à présent, nous prenions deux projets par an, chacun aboutissant à une création d'entreprise. Dès 2016, nous allons augmenter la capacité à 5 projets !", s'enthousiasme l'homme de 57 ans, qui nous confie aussi un tout autre dossier... sur l'apprentissage. Il s'agissait en effet de son cheval de bataille lorsqu'il était à la tête du Groupe Flo. Cette voie de formation d'avenir serait bientôt mise en place à l'Institut, qui ne dispose pour l'heure "que" de formations initiales (et continues). "Nous vivons un moment très fort". A 67 ans, Hervé Fleury, qui reste au Château pour "transmettre son savoir à Dominique Giraudier", est visiblement ravi de poursuivre son travail en binôme. "C'est un homme que j'ai choisi".
Publié par Hélène BINET