L'Hôtellerie Restauration : En quarante ans, l'Institut national de boulangerie pâtisserie a beaucoup évolué…
Jean-François Astier : Au départ, nous étions avant tout un organisme de formation continue pour les artisans boulangers et pâtissiers. Nous nous sommes développés en intégrant les formations diplômantes dans les années 1980. Puis, il a fallu se redéfinir. Avec les différentes réformes, il y a eu de moins en moins d'argent pour financer les formations. Un redéploiement était nécessaire pour rebondir. Depuis 2012, l'INBP se positionne comme un outil au service des acteurs de la filière. Les retours sont très positifs. Aujourd'hui, l'INBP regroupe 50 collaborateurs permanents, entre 40 et 50 intervenants et accueille 8 000 stagiaires par an, dont un quart sont étrangers.
Concrètement, comment se traduit votre redéploiement ?
Nous avons conservé notre coeur de métier historique, la formation, mais l'avons complété avec de l'engineering - que ce soit au niveau économique ou pour l'aménagement de laboratoire, par exemple -, en développant la recherche et le développement, et en faisant du conseil puisque nous proposons différentes formes d'audit, organisationnel, de production, réglementaire ou encore social. Nous jouons le rôle de partenaire pour ensemble des acteurs de la filière.
Vous ouvrez également de nouvelles formations ?
Oui, car il est essentiel de s'adapter aux nouvelles habitudes de consommation et de diversifier les compétences de nos artisans. En 2014, nous avons ouvert une formation glacerie. Cette année, ce sera autour de la crêperie. Nous prévoyons, pour les années suivantes, d'ouvrir des formations en biscuiterie et pizza. Le but est de développer toutes les activités possibles pour ces artisans.
L'INBP dispose également d'un CFA ouvert uniquement aux bacheliers. Pourquoi ?
C'est un CFA de branche, qui nous a été demandé par le secteur de la boulangerie-pâtisserie française. Le profil des jeunes est différent des autres CFA, non pas tant au niveau des diplômes que de la motivation. Ils sont extrêmement motivés et ont déjà un projet professionnel bien défini. La particularité est que 60 % des élèves qui suivent cette formation veulent de partir à l'étranger, pas pour s'installer, mais pour se créer un vrai parcours professionnel et découvrir d'autres savoir-faire.
L'INBP est aussi présent à l'international…
Nous développons notre action autour de trois axes. Tout d'abord, en établissant des partenariats avec des universités et écoles étrangères, que ce soit en faisant des échanges de formateurs ou d'élèves. Cela permet d'avoir des approches différentes, de découvrir de nouveaux savoir-faire et d'enrichir et compléter nos formations. Nous créons également des filières professionnelles dans des pays où elles n'existent pas. Enfin, nous pouvons également accompagner des entreprises françaises à l'étranger.
Publié par Gabrielle Lemestre