Le 6 janvier dernier, la grève du lycée d'Occitanie à Toulouse avait créé bien des remous, avec la création d'un collectif anti-réforme du baccalauréat technologique en hôtellerie-restauration et une pétition en ligne qui compte près de 7 000 signataires. L'établissement appelait aussi à la mobilisation pour une journée nationale de grève, aujourd'hui (13 janvier), auprès des 82 lycées possédant une filière technologique. Plus d'une dizaine d'établissements ont suivi cet appel (Marseille, Toulouse, Chamalières, Lourdes, Sisteron, Orvault, Castelsarrasin, Nice, Illlkrich…). Certains avaient déposé un préavis de grève, d'autres ont fait sans. Dans chaque établissement, le mouvement a été initiée soit par des élèves, soit par des enseignants des disciplines cuisine, restaurant et hébergement. "Nous ne sommes pas contre la réforme, indiquent-ils à l'unanimité. Nous contestons d'avoir eu seulement quinze jours pour apporter nos remarques sur la grille horaires. Ce laps de temps est très court. Nous n'avons pas été assez entendus. Nous demandons donc que cette réforme soit repoussée à la rentrée 2016, pour une meilleure concertation de tous les acteurs."
"Avoir une vision globale"
Au lycée Alexandre Dumas d'Illkirsch (67), le restaurant d'application est fermé. "Nous avons prévenu les clients hier. Ce sont les enseignants de cuisine, salle et hébergement qui n'assurent pas les cours. Mais nous étions en réunion à 8 heures ce matin pour faire un courrier indiquant nos contestations au ministère, indique le professeur de restaurant Laurent Cathala. Nous souhaiterions avoir une vision globale des programmes sur les trois ans pour nous prononcer [seul le programme de la seconde spécifique est aujourd'hui disponible, NDLR]. Nous contestons la baisse des heures de langue, des stages et des travaux pratiques. Nous ne sommes pas contre le changement, et d'ailleurs nous félicitons le travail de l'inspection générale pour son soutien à la filière technologique auprès du ministère."
À Sisteron, il s'agit d'un mouvement de 80 élèves "en colère", en baccalauréat technologique. "Pourquoi diminuer les semaines de stages ? Nous apprenons davantage sur les gestes professionnels et le métier en stage qu'en cours. Si on se mobilise, ce n'est pas pour nous qui sommes actuellement en cours, mais pour les nouveaux arrivants", explique Mélyssa Calvi, une élève.
À Toulouse, d'où le mouvement est parti, les enseignants se sont retrouvés en assemblée générale, avant de manifester dans les rues de la ville. À Chamalières, 250 jeunes et enseignants étaient mobilisés et quelque 200 jeunes à Marseille. Seront-ils entendus ? Réponse le 15 janvier, date à laquelle le texte de la réforme de la série technologique doit être acté par le ministère de l'Éducation nationale.
Publié par Hélène BINET