Il y avait du monde - quelque 150 personnes - dans les salons de l’Hôtel de Lassay, à Paris (VIIe). C’est ici, dans la résidence du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, que le 23e congrès de l’Association mondiale pour la formation hôtelière et touristique (Amforht) a élu domicile le 15 mars, avec une cérémonie d’ouverture en présence notamment de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et de la députée Pascale Fontenel-Personne, présidente du groupe Tourisme au Palais Bourbon.
Une série de conférences et de débats ont ensuite été organisés, “car nous ne voulons pas d’un congrès trop formel, mais plutôt que celui-ci prenne la forme d’un forum”, a rappelé Philippe François, le président de l’Amforht. D’ailleurs, il a veillé à ce que les repas – excepté le dîner de gala au CFA Médéric (XVIIe) – durant les trois jours de congrès soient “pris debout pour faciliter les échanges entre les participants”. Des échanges en langue anglaise, car pas moins de 31 nationalités différentes étaient représentées du 14 au 16 mars pour ce rendez-vous annuel de l’Amforht, qui fêtait également ses 50 ans.
Un protocole d’accord signé entre l’Amforht et Erasmus +
Au menu des discussions : la formation et l’apprentissage à proposer aux millennials. Un sujet qui a suscité l’intérêt de Pascale Fontenel-Personne. Et pour cause : “Ils sont nés en 1990. Ils ont des repères différents des nôtres. Ils ne donnent pas le même sens que nous à leur vie professionnelle. Ils zappent d’un emploi à un autre, comme d’un média à un autre… Nous devons donc repenser l’enseignement et la formation que nous allons leur proposer. Si aujourd’hui nous avons encore des élèves face à un seul professeur, peut-être que demain nous aurons un seul jeune derrière son écran d’ordinateur, capable de se connecter à des dizaines de professeurs”, a détaillé Philippe François.
Par ailleurs, le 16 mars, jour de l’assemblée générale de l’Amforht à La Défense (Hauts-de-Seine), le président de l’association mondiale a signé un protocole d’accord avec Erasmus +, programme qui vise à donner aux étudiants, aux stagiaires, au personnel et d’une manière générale aux jeunes de moins de 30 ans, avec ou sans diplôme, la possibilité de séjourner à l’étranger pour renforcer leurs compétences et accroître leur employabilité. “En devenant partenaire d’Erasmus +, il s’agit pour l’Amforht de faciliter la mobilité des jeunes adultes”, a souligné Philippe François. Quant au Maroc ou encore le Salvador, ces pays réclament de l’aide pour former leurs jeunes aux métiers de l’hôtellerie et du tourisme. Face à cette requête, Pascale Fontenel-Personne a évoqué “le rôle de médiateur” et de “courroie de transmission” que la France pouvait jouer en apportant son savoir-faire. Actuellement, l’Amforht, reconnue comme ONG par les Nations unies depuis 2017, compte 650 membres issus de 66 pays. Au regard du succès du forum parisien, Philippe François espère réitérer cette dynamique en 2020, lors du 24e congrès de l’Amforht prévu à Séoul.
Publié par Anne EVEILLARD