"Trop c'est trop !" les professionnels de l'Umih 37 ont crié
leur "ras-le-bol" lors
de leur assemblée générale tenue dans le cadre du salon ValdeLoireProExpo à Tours, les 12 et 13 mars derniers. "Nous sommes assaillis de réglementations nouvelles tous les jours, s'est enflammé le président Jean-Marie Gervais, et dans le même temps nous devons faire face à une
offensive sans retenue de l'économie numérique qui se présente comme
collaborative mais qui ne l'est pas."
Région touristique, la Touraine est fortement concernée par le
développement des plateformes, de Airbnb et même de la restauration à
domicile. L'an passé, près de 1 000 chambres avaient été recensées dans la région sur Airbnb, alors que dans
le même temps, le taux d'occupation des hôtels reste stable autour de 52 %.
"Nous sommes aussi victimes de la crise économique et accusons un
recul de l'activité d'environ 2 %,
poursuit le président, avec de grandes disparités : recul de 10 % dans la
région de Chinon et hausse d'autant à Chaumont-sur-Loire."
"Fiscalité allégée"
L'Umih dénonce d'ailleurs l'appauvrissement des
professionnels dans le monde
rural : "On nous a interdit la pré-signalétique l'an passé, et le conseil départemental ne nous promet une solution de rechange qu'à
l'automne prochain, c'est bien trop tard." Pour sauver le monde rural Jean-Marie Gervais
aimerait d'ailleurs une fiscalité différenciée entre la ville et la
campagne : "par exemple pourquoi ne pas instaurer une fiscalité
allégée pour les restaurateurs réalisant moins de 200 couverts par semaine en
campagne", s'interroge-t-il.
L'Umih 37, forte de ses 550
adhérents, soit un tiers des professionnels d'Indre-et-Loire, veut donc
poursuivre sa campagne d'alarme auprès des pouvoirs publics mais aussi des
clients. Et les griefs ne manquent pas : les contraintes évolutives sur
l'apprentissage, la transparence des contrôles d'hygiène ou la réglementation
sur la vente d'alcool : "Nous sommes systématiquement montrés du
doigt alors que nous ne sommes pas les plus grands vendeurs d'alcool, loin
derrière la grande distribution ou même les structures sans permis." Mais encore faut-il que les professionnels soient
entendus. Car l'économie numérique a bonne presse auprès des clients :
"Il faut démystifier cette activité, l'économie collaborative ce n'est
pas solidaire et n'est pas cool !"