L'Hôtellerie Restauration : Quel est le bilan de la saison estivale dans le secteur de l'hébergement dans le Limousin ?
Brigitte Brissaud : Limoges n'est pas une destination touristique majeure et il faut relativiser le bilan de la saison, qui est certes mitigé mais pas catastrophique. Nous avons eu des résultats encourageants en août et des taux d'occupation acceptables sur certains week-ends, car nous sommes une ville étape sur un axe majeur, l'autoroute A20 Paris-Toulouse. La clientèle d'affaires est toujours très présente Le taux de remplissage d'août est de 67 % contre 88% en 2015, ce qui est certes préoccupant, mais globalement, l'été 2016 aura été meilleur que l'année dernière.
Vos confrères et votre syndicat s'élèvent contre la concurrence d'Airbnb et des chambres d'hôtes. Quelles solutions proposez-vous ?
Cette concurrence est effectivement en plein développement, que ce soit en ville ou en milieu rural, et pénalise fortement les professionnels. Ceux-ci doivent s'en préoccuper mais nous avons des atouts pour lutter : notre savoir-faire, nos réseaux, nos contacts et nos établissements qui ont une grande capacité d'accueil et des équipements de qualité. Mais il ne faut pas se leurrer, le combat commercial sera rude face à des gens qui n'ont pas nos contraintes financières, qui ouvrent n'importe où et à n'importe quelles conditions. Airbnb propose des nuitées chez l'habitant à 40 €, et ce site n'est pas le seul.
Quel est l'impact sur votre activité des plateformes de réservations ?
L'impact est considérable, quand on réalise que des sites comme Booking ou Tripadvisor font payer aux hôteliers des commissions élevées alors qu'une réservation en direct ne coûte rien au client. En Limousin, nous estimons que ces plateformes sont responsables d'une perte de 15 à 20 % du chiffre d'affaires. Quant aux hébergements sous forme de chambres d'hôte, de nuits à la ferme et autres types d'accueil, l'impact est plus difficile à chiffrer, mais il est considérable. Ils se développent partout, dans les villages et les hameaux ; on peut parler de travail au noir et de concurrence déloyale. C'est sur ces termes que nos adhérents doivent s'appuyer pour les combattre, eux qui payent au quotidien taxes, impôts et travaux obligatoires.
Publié par Jean-Pierre GOURVEST
mercredi 7 septembre 2016