L'émotion est palpable. "Tout va bien. C'est à vivre et c'est tout de suite", se réjouit le cuisinier en regardant les messages de félicitations signés, entre autres, Dominique Loiseau et Paul Bocuse. Quelques semaines après l'officialisation de son union avec Maeva, Anthony Fusco est heureux. Frustré en juillet 2009 par la fin d'une expérience malheureuse à l'Hôtel Anne de Beaujeu, il a eu envie de rebondir avec celle qui partage sa vie depuis sept ans et leur rencontre au château de la Tour de Salvagny.
Les voilà donc tous deux qui, après six mois de recherche en Beaujolais, investissent 75 000 € dans l'achat du fonds d'un restaurant planté à l'entrée de Lachassagne. "Nous voulions travailler ensemble et loger sur place. Nous cherchions une affaire que l'on puisse transformer et où nous pourrions nous épanouir", dit-il. Avant le premier service, le samedi 8 août 2009, le couple a changé le matériel d'office, de cuisine, la vaisselle et rempli la cave. L'option (menu à 28 €, cuisine bien tournée, accueil aimable avec la limite de six tables) s'est très vite révélée payante avec une clientèle fidélisée.
"Nous ne changerons rien"
"Le choix des mets est court car j'ai la volonté de tout produire moi même après avoir soigneusement sélectionné mes fournisseurs", assure le chef. "On a une idée préconçue de ce qu'est un restaurant étoilé puis, au fur et à mesure, on s'aperçoit que la politique du guide Michelin a évolué.", poursuit Anthony Fusco qui souhaite rendre hommage à Éric Rotivel, rencontré au restaurant Le Théodore à Lyon.
Rêvait-il de l'étoile ? Pas vraiment en fait, même s'il se rend compte des retombées positives, notamment via les réseaux sociaux : "Après un hiver difficile c'est une très grande joie, mais nous ne changerons rien [à notre] formule courte. Être seul permet de jouer la régularité, de choisir les produits avec soin. Bien sûr cela fait de longues journées, mais nous n'avons jamais dévié de notre ligne de conduite", affirme-t-il.
Publié par Jean-François MESPLÈDE