Jusqu'à peu, La Chenevière, très belle propriété située à Port-en-Bessin (Calvados), transformé en hôtel haut de gamme en 1988, affichait quatre étoiles. Mais l'hôtel de 29 chambres aspirait à plus. "Avec le nouveau classement hôtelier, plusieurs hôtels se sont retrouvés quatre étoiles dans la région. Il était important de nous démarquer", explique Marie Picque, directrice de l'exploitation. Les efforts ont payé puisque la cinquième étoile est arrivée en fin d'année dernière, juste avant la fermeture pour l'hiver. Aujourd'hui, La Chenevière est le seul établissement de ce standing dans le Bessin.
Miser sur l'humain
L'obtention de cette nouvelle étoile est le fruit d'un travail de longue haleine. La Chenevière s'y prépare depuis des années, et notamment avec la restauration et l'amélioration des lieux durant chaque période de fermeture au public. Ainsi, progressivement, l'hôtel a pu améliorer ses services et s'aligner aux nouvelles normes de classement, sans pour autant devoir engager des sommes trop importantes. "Nous ne pouvions répondre à certaines exigences, car notre hôtel est installé dans un manoir du XVIIIe siècle, souligne-t-elle. Cela nous aurait demandé de nous lancer dans des travaux dont les coûts auraient été beaucoup trop élevés : nous n'avons donc pas installé de deuxième ascenseur par exemple. Nous avons pallié cela en développant toute une série de service comme la restauration de 19 heures à minuit, ou la présence d'un bagagiste-voiturier. Nous avons choisi des choses qui engageaient beaucoup d'humain, et donc de personnel." Ainsi, au plus fort de la saison, une quarantaine de personnes travaillent entre ces murs.
Il ne manquait que peu de chose à l'hôtel pour obtenir la cinquième étoile. La marche pour passer à cette étape supplémentaire n'aura donc pas été très coûteuse. "Ce que nous avons installé en plus pour répondre aux critères d'un cinq étoiles s'inscrivait dans la continuité de notre façon de travailler."
La cinquième étoile attirera-t-elle davantage de clients ? "Pas forcément, explique Marie Picque. Notre clientèle est constituée à 75 % d'Américains qui ne se basent pas sur les étoiles. C'est un système très français." Les tarifs quant à eux n'ont pas changé.
Publié par Gabrielle Lemestre