Fuyant la barbarie des Khmers rouges, qui avaient assassiné une partie de sa famille, Thaknol est arrivé en France en 1975. Il y a une quinzaine d'années, il décide de se lancer et d'apprendre la cuisine khmère auprès de sa tante au Cambodge.
Invitation au voyage
Il ouvre, avec son épouse Dominique, son premier restaurant dans le XIIe arrondissement de Paris, où il réussit à recréer les saveurs de la gastronomie cambodgienne. Et ce, en employant pour parfumer ses plats des plantes qui ne poussent qu'en Asie du Sud-Est. "Nous nous interdisons de préparer des plats qu'on ne trouve pas au Cambodge. Chaque pays asiatique, que soit le Cambodge, le Vietnam ou la Thaïlande, dispose de sa propre gastronomie. Par exemple, pas moins de sept ingrédients sont nécessaires à la préparation d'une citronnelle khmer. Il est dommage qu'aujourd'hui, l'immense majorité des gens pense que seuls existent que les sushis et la cuisine chinoise en matière de gastronomie asiatique", déplore Thaknol Moeur.
Fille d'officier français, Dominique a également vécu au Cambodge, elle s'est donc occupé de l'ambiance : "Nous avons souhaité inviter nos clients au voyage tant visuellement que sur le plan gustatif. Toutes les pièces de décorations et oeuvres d'art viennent du Cambodge et nous avons fait réaliser le bar sur mesure à partir de meubles en bois. Afin que la clientèle soit à l'aise, nous avons supprimé une dizaine de couverts, par rapport à l'ancien restaurant. Cependant, le démarrage n'est pour l'instant pas facile. Nous avons donc décidé, Thaknol et moi, d'ouvrir sept jours sur sept", confie Dominique. "Bien évidemment, nous ne travaillons qu'avec des produits frais, ajoute Thaknol. Raison pour laquelle nous ne proposons pas plus de cinq plats à la carte, de la soupe paysanne cambodgienne au ragoût à la citronnelle en passant par le saté de viandes ou de poissons."
Publié par A.J.A