2020 aura été une année non linéaire, frappée de plein fouet par une crise sanitaire exceptionnelle qui a profondément secoué le marché. Retour sur les chiffres, les temps forts, les mutations et les tendances à l’ère de la Covid-19.
L’année en chiffres
Le marché de la RHD enregistre un chiffre d’affaires annuel de 35,6 milliards d’euros en 2020, soit un recul de 38 % du marché en valeur et une perte de fréquentation de 35 %, par comparaison avec l’exercice 2019. Après un effondrement du marché de 71 % en visites pendant le premier confinement (avril-mai), la période de réouverture des établissements n’a pas permis de renouer avec le niveau d’avant la crise. Impacté par des restrictions de plus en plus sévères (réduction du nombre de tables, couvre-feux, etc.), un tourisme en perte de vitesse et un climat sanitaire tendu, le marché affiche un recul des visites de 28 % entre juin et octobre 2020. L’anticipation du second confinement a toutefois permis aux professionnels de s’adapter afin de limiter les dégâts : entre novembre et décembre, la diminution de la fréquentation a été de 43 % par comparaison avec l’année précédente, soit moins importante que pendant la première période de fermeture.
Restauration rapide : l’atout 2020
Circuit le plus impacté, la restauration à table a perdu la moitié de sa fréquentation et de son chiffre d’affaires en 2020. Soutenue par la vente à emporter, la restauration rapide a mieux résisté quant à elle, ne perdant qu’un quart en valeur et en visites. Seul circuit à progresser dans ce marché fragilisé, elle a gagné 7 points de part de marché — au détriment de la restauration à table, des cantines d’entreprise et de la restauration de loisirs et de transports —, concentrant à elle seule 43 % des visites en restauration hors domicile, contre 36 % en 2019.
Sans contact : le succès du drive…
Avec la fermeture des établissements, les commandes livrées et en drive ont bondi (+ 25 % en dépenses et en visites). L’essor du drive est principalement porté par les chaînes de fast-food qui se partagent les deux tiers du marché. Une aubaine pour les grandes enseignes qui ont particulièrement misé sur ce mode de commande, en parfaite adéquation avec les enjeux de 2020 : sécurité sanitaire (pas de file d’attente, pas de contact), menus optimisés pour la vente à emporter et prise de commandes tout au long de la journée (idéal pour les temps de pauses morcelés par le télétravail).
… et de la livraison
La livraison, quant à elle, s’est particulièrement développée à l’heure du déjeuner, apportant une solution à la fermeture des restaurants d’entreprise. Pendant le deuxième confinement, le déjeuner livré a augmenté de 10 points pour atteindre 31 % des commandes livrées — contre 20 % en novembre et décembre 2019. Cela n’est pas pour déplaire aux seniors. Habituellement à la traîne sur ce circuit, ceux-ci se sont laissés séduire par ce nouveau mode de consommation : leur part a doublé lors du dernier confinement, atteignant 16 % (contre 8 % en 2019).
« La vente à emporter est véritablement le segment phare de l’année 2020 et l’on peut dire que la Covid-19 lui a donné un coup d’accélérateur. Elle a doublé ses parts de marché dans le circuit de la restauration à table, passant de 15 % en 2019 à 30 % en 2020, et a permis à de nombreux établissements de limiter leurs pertes. Avec l’arrivée de nouveaux acteurs plus traditionnels, l’offre à emporter s’est élargie pour proposer des plats réconfortants et plus élaborés, tels que poulets rôtis, couscous et autres choucroutes, proposés à des prix attractifs, concurrentiels par rapport à certains menus de la restauration rapide », analyse Maria Bertoch, experte foodservice au sein de The NPD Group.
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