Une étude publiée par Glassdoor, la communauté en ligne dédiée à l'emploi et à la carrière, montre que les discussions sur les salaires au travail relèvent toujours du tabou. Seuls 37 % des salariés savent combien gagnent leurs collègues. Près de 2 /3 de ceux qui savent (58 %) expliquent que c'est uniquement parce que leurs collègues sont très ouverts à la discussion sur ces questions de salaire et d'avantages sociaux. Mais 16 % d'entre eux reconnaissent avoir obtenu cette information lors de commérages de couloir et 6 % parce que quelqu'un a laissé des informations sensibles à la vue de tous. Plus problématique, 4 % expliquent avoir été renseignés par « quelqu'un des RH ».
Il y a une forte demande pour une plus grande transparence des conditions de salaires. 77 % des salariés estiment que les employeurs devraient être contraints à communiquer davantage sur le sujet. Parmi les avantages perçus d'une telle approche, 52 % estiment que les employeurs seraient obligés de respecter une plus grande égalité des salaires. 50 % sont même convaincus que cela éliminerait l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes. Ils sont 42 % de ceux qui demandent davantage de transparence à penser que cela améliorerait la relation de confiance entre employeur et employés.
Plus de transparence
Il y a une vraie évolution sur la question de la transparence des salaires chez les employés français. 63% d'entre eux acceptent de communiquer sur leur salaire que ce soit de manière anonyme ou non. En comparaison, pour la même étude, seuls 28% des sondés allemands se disent prêts à communiquer librement sur leur traitement et jusqu'à 45% lorsque les données sont anonymes.
Joe Wiggins, expert Carrière et Conditions de travail chez Glassdoor, commente : "Les gens n'aiment pas dire combien ils gagnent à leurs amis, collègues ni même parfois à leur conjoint, mais ils sont favorables à plus de transparence sur les salaires dans l'entreprise. En plus de forcer les employeurs à davantage d'égalité de traitement, une telle approche contribuerait à réduire l'écart des salaires entre homme et femme. Il faut mettre un terme à cette loi du silence."
Actuellement, un employeur sur cinq (20 %) communique sur les salaires en interne et 10 % le font en dehors de l'entreprise. Ce manque d'information empêche les salariés de se positionner sur le marché et cela complique le choix du futur employeur, les candidats à l'embauche ne sachant pas quel traitement leur sera réservé.