Mardi 6 octobre, en prime time, une séquence surréaliste apparaît en direct sur la chaîne de télévision C8. Le service de sécurité de Touche pas à mon poste ! moleste légèrement un groupe, présent dans le public de l’émission, qui tente de prendre la parole. “La sécurité a fait son travail. Nous voulions juste lever la main au milieu de l’émission et demander la parole. Nous avons été démasqués trop tôt à cause d’une toque qui dépassait d’une veste d’un cuisinier extra”, explique le maître d’hôtel Michel Delahais, qui sera le seul à avoir pu rester dans le public.
Interrogé sur la raison de ce coup d’esclandre par Cyril Hanouna, l’extra, avec émotion et élégance, parvient à exprimer le drame que vivent dans l’indifférence plus d’une quarantaine de milliers d’extras, rien qu’en Île-de-France, victimes à la fois du Covid-19 et de la réforme de l’Assurance chômage qui les précipitent, les uns après les autres, au RSA. Le maître d’hôtel est alors invité à venir s’expliquer plus longuement dans l’émission Balance ton poste !, deux jours plus tard.
Les oubliés de la crise devant des millions de téléspectateurs
Jeudi à 18 heures, le ministre des Finances, par un concours de circonstances, s’exprimait sur l’extension des protections destinées aux acteurs de l’événementiel avec un mot pour les fleuristes, les traiteurs et même les graphistes, “qui seront aidés car ils ne font plus de cartons d’invitations”. Mais pas une attention pour ces invisibles que sont les intermittents de la restauration. Rien.
Alors, quatre heures plus tard, à une heure de grande écoute, Michel Delahais évoque la prolongation des droits au chômage pour les intermittent du spectacle alors que ceux de la restauration obtiennent, au mieux, le RSA. À croire qu’il vaut mieux chanter que servir à table. La voix tremblante, l’extra de 55 ans, qui fut le fondateur en 2008 du premier restaurant en langage des signes, émeut l’animateur qui promet des coups de fil. “On sait qu’il a le numéro de téléphone du président. Son empathie est sincère. Il va nous aider”, espère Michel Delahais.
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Publié par Francois PONT
