Pour l'UHI, les enjeux ne sont pas négligeables. Le montant des commissions versées aux agences en ligne représenterait de 4 à 6 % du chiffre d'affaires total hébergement des hôtels. Le taux de commission, de 17 à 25 % qui s'applique aujourd'hui sur 30 % du chiffre d'affaires, est en constante progression. Or, les hôtels indépendants à Paris ont un poids non négligeable, et ils le savent. Ensemble, ils représentent 60 % du parc parisien en nombre de chambres, et 83 % en nombre d'hôtels. Leurs performances sont meilleures que celles des hôtels de chaîne : 4 points de plus sur le taux d'occupation, un chiffres d'affaires moyen de 9 M€ contre 6,6 M€ pour les chaînes, selon l'office du tourisme et de congrès de Paris (OTCP), et reçoivent une proportion d'étrangers plus importante (5 millions de nuitées contre 3,6 millions pour les chaînes), soit 55 % de leur clientèle.
Pourtant, malgré sa position de leader au plan international, l'hôtellerie parisienne se fragilise. Le taux d'occupation, de 80 % est inférieur à celui de New York (85 %), Las Vegas ou Singapour (87 %). Plus inquiétant, les prix moyens des hôtels sont au plus haut à Paris, ce qui laisse le champ libre à d'autres villes comme Las Vegas pour attirer le tourisme d'affaires. D'après l'OTCP la part du tourisme d'affaires diminuerait déjà au bénéfice d'une clientèle de loisir, principalement étrangère. On comprend donc l'enjeu que représente pour les hôteliers leur place dans les sites de réservation sur internet pour capter cette clientèle. Encore faut-il que le discours soit fort, rationnel et à l'unisson.
300 adhérents
Les hôteliers parisiens sont décidées à construire un vrai dialogue avec les agences en ligne, qui font la pluie et le beau temps internet et qui sont devenues les nouveaux poids lourds du tourisme (5,3 milliards de dollars - soit 3,9 milliards d'euros - de chiffre d'affaires pour Booking en 2012, et 4 milliards de dollars - soit 2,9 milliards d'euros - pour Expedia). Pour être considérés comme leurs partenaires, les hôteliers indépendants doivent se mettre au même niveau que leurs interlocuteurs, ce qui a motivé la création de l'UHI. Avec 300 adhérents, soit 50 % du parc hôtelier indépendant en 3, 4 et 5 étoiles, ils s'estiment représentatifs de la profession. Pour conduire le dialogue, la centrale d'achat UHI a choisi un porte-parole connu dans le tourisme, Paul Roll, ancien directeur de l'OTCP. Autant dire que la toute jeune association s'est donné les moyens pour réussir, avec un secrétariat général et des négociateurs professionnels et pointus qui iront négocier avec les OTA. L'hôtellerie parisienne sait qu'elle n'a pas droit à l'erreur et que c'est à elle de montrer l'exemple.
Publié par X. S.