Dans le Pas-de-Calais, depuis le 2 novembre, les hôteliers et les restaurateurs ont les yeux rivés vers le ciel, à la recherche d’un coin de ciel bleu. Malheureusement, la pluie ne cesse de tomber et dans près de 150 communes, les inondations font des ravages. “Le 2 novembre, quand nous avons fermé exceptionnellement notre restaurant parce que nous subissions des coupures d’électricité intempestives, nous étions loin de nous imaginer, que quinze jours plus tard, nous courrions encore le risque d’avoir les pieds dans l’eau”, résume Guillaume Vandendyck, dirigeant aux côtés d’Aude Denekre du restaurant Aux Marronniers, à Autingues.
Si aujourd’hui les deux restaurateurs sont au sec et accueillent les clients qui bravent le mauvais temps, c’est parce qu’ils ont pris des dispositions. “Nous nous sommes équipés d’une pompe et nous avons barricadé le bas de nos portes avec des planches et des sacs de sable”, témoigne Guillaume Vandendyck. Mais dans la cuisine et la salle, l’eau est montée jusqu’à quatre centimètres. “Le stress est quotidien. Tous les jours, nous nous demandons si nous pourrons ouvrir ou si nous allons devoir écoper”, confie encore le restaurateur.
L’eau stagne
Dans d’autres établissements, l’eau stagne. Les photos postées sur Instagram par Alexandre Gauthier, chef du restaurant étoilé La Grenouillère, à la Madelaine-sous-Montreuil, sont édifiantes. Son restaurant est inaccessible. “Pour l’instant, le chef est muni de sa pelle et de ses bottes pour construire des digues avec du sable. Il ne pourra pas répondre à vos questions”, s’excuse Camille Geneviève, assistante de direction de La Grenouillère.
Pour les restaurateurs et hôteliers inondés, les journées sont éreintantes. “Notre première mission, c’est de faire sortir l’eau. Ensuite, nous allons tout faire pour qu’elle ne rentre plus. Après quoi, nous réfléchirons à la nouvelle Grenouillère”, liste Camille Geneviève. Les 40 salariés du restaurant étoilé sont au chômage technique. La situation est la même pour Les Robinsons du lac et Chez Fanny, à Ardres, qui ont annoncé une fermeture jusqu’au 24 novembre au minimum.
Préparer l’après
Une fois l’eau évacuée, les professionnels vont devoir lancer des démarches auprès de leurs assurances. “Les pertes seront colossales pour les plus durement touchés. Il ne s’agit pas seulement du chiffre d’affaires, mais aussi du matériel et de marchandises”, confirme Pierre Nouchi, président de l’Umih Hauts-de-France. L’organisation se tient prête à apporter son soutien. “Nous serons là pour les aider dans les démarches, mais nous pensons surtout que les hôteliers et les restaurateurs auront besoin de soutien psychologique”, conclut Pierre Nouchi.
Publié par Pour Aletheia Press, Lolita Péron