Les rémunérations à la peine

Des études montrent que, sans surprise, la politique de rémunérations s'inscrit dans un contexte de crise. L'individualisation et la part variable s'imposent dans un contexte de maîtrise des coûts.

Publié le 02 octobre 2012 à 13:15

À chaque rentrée, les cabinets de conseil RH sortent leurs enquêtes sur les rémunérations. Cette année plus que jamais, les nouvelles ne sont pas très bonnes. "Assurément, le retournement de la conjoncture dans la zone euro ne crée pas les conditions d'une revalorisation plus marquée des salaires", déclare François Béharel, président du Groupe Randstad. Le cabinet de recrutement a ausculté les salaires réels (et non 'déclarés') des non-cadres. Au premier semestre 2012, on constate un coup d'arrêt de leur évolution avec une progression de 2,2 % (contre 2,4 % en 2011) pour atteindre 1 495 € bruts mensuels en moyenne. Il faut noter que cette augmentation est essentiellement due à la revalorisation du salaire minimum. Du coup, ce sont les niveaux de qualification (employés et ouvriers non qualifiés) les plus connectés au smic qui enregistrent les plus fortes progressions. Les jeunes trentenaires (de 30 à 34 ans) tirent leur épingle du jeu avec une augmentation moyenne de 2,4 %. Au niveau régional, c'est en Rhône-Alpes que l'on observe la meilleure évolution avec un taux de 2,6 % et un salaire moyen brut mensuel de 1 529 €.

 

L'individualisation des rémunérations se renforce

De son côté, le cabinet conseil AonHewitt a décrypté la politique de rémunération de 284 entreprises de tous secteurs et de toutes tailles entre le 2 juillet et le 15 août 2012. Il constate que les budgets d'augmentations globales (générales et individuelles) se stabilisent en dessous des niveaux d'avant crise. Alors qu'en 2000, les taux atteignaient 3,4 %, ils sont de 2,8 % en 2012 et devraient se situer autour de 2,9 % en 2013. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à miser sur les augmentations individuelles afin de valoriser la performance de leurs salariés. Ainsi, 91 % d'entre elles les pratiquent en 2012 et, parmi elles, 2/3 ne proposent que des augmentations individuelles à leurs salariés. Les rémunérations variables se généralisent désormais aux non-cadres : 86 % des entreprises les pratiquent contre 20 % en 2000. Toujours dans un contexte de maîtrise des coûts, les avantages sociaux (retraite, frais de santé, prévoyance, épargne salariale…) représentent un atout de plus en plus négocié et mis en avant lors des négociations salariales avec les employés.

Dans ce contexte tendu, l'étude d'AonHewitt met en lumière les problèmes rencontrés par les managers lors de leurs échanges sur les rémunérations avec leurs équipes. Ils sont sentis en difficulté par 71 % des entreprises. Ils ont besoin d'être formés pour expliquer en toute transparence les règles du jeu et les critères d'attribution des primes sur objectifs notamment.


Publié par Valérie Meursault



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