“Les vegans sont très durs en Angleterre !”, affirme le boucher parisien Hugo Desnoyer. Son compatriote Clément Leroy, étoilé au restaurant Le Square à Londres, ne le démentira pas. “En mars, une quinzaine de militants ont investi mon restaurant avec des porte-voix et des pancartes présentant des animaux dans un triste état, raconte le chef. Coup de chance, mes derniers clients étaient partis depuis quinze minutes. Les activistes ont bousculé le réceptionniste et lorsque je me suis présenté en salle, je me suis fait traiter d’assassin. Mon barman, qui est vegan a tenté d’engager le dialogue avant d’être invectivé. Les militants lui ont dit qu’il était un traître !”
Clément Leroy se dit affecté par cette mise en cause. “Mon père est boucher. Mon frère est éleveur de charolaises dans la Drôme. C’est dire si la souffrance animale est une préoccupation qui a conditionnée nos vies. Certes, nous proposons des produits carnés et nous respectons ceux qui, par conviction rejettent cette alimentation, mais je revendique une connaissance étroite de tous nos fournisseurs. Pour travailler avec nous, le respect des animaux est un prérequis non négociable”, clame le chef français dont la mésaventure a fait la page trois du Times. “Ce sont les militants qui ont envoyé des photos sur lesquelles je leur présente des canards. Je voulais expliquer comment je travaille. Eux affirmaient que c’était pour les provoquer, mais leur action s’est retournée contre eux. Les jours suivants, j’avais des clients qui réservaient pour me soutenir et affirmer la liberté de chacun à choisir son alimentation”, ajoute Clément Leroy, qui offre des menus végétariens sans aucun sectarisme. Comme Hugo Desnoyer dans son restaurant du XVIe arrondissement de Paris. “J’ai régulièrement un producteur de télévision qui ne mange pas de viande. Il fait des réunions dans ma boucherie-restaurant. On lui prépare des salades et des omelettes”, s’amuse le boucher.
“Certains militants me font peur”
Hugo Desnoyer a subi plusieurs actions contre sa boucherie du XIVe arrondissement. “Une fois, ils sont venus à 50. Ce sont mes clients qui se sont révoltés contre les militants. Ils peuvent me faire peur. Certains sont très radicaux, mais il faut absolument dialoguer. Je le fais depuis longtemps avec le mouvement L214 qui, je crois, me respecte. J’ai largement démontré depuis 20 ans mon engagement envers la cause animale. J'ai été à l’origine de la diffusion de musique classique dans les abattoirs ou encore de douches tièdes pour les bêtes. Il faut dialoguer, car la réaction violente d’un restaurateur ou d’un boucher est attendue de la part des militants pour la propulser sur les réseaux sociaux. Mais on ne va pas se mentir, moins on les voit mieux on se porte”, explique le célèbre boucher-restaurateur.
#ClémentLeroy# #HugoDesnoyer# vegan #Boucher#
Publié par Francois PONT