Terrasses saisonnières, permanentes, couvertes, chauffées : chaque année, la mairie de Toulouse doit faire face à une demande croissante de la part des bars et restaurants. La ville en compte aujourd'hui 850, contre 620 en 2008. Les professionnels savent en effet qu'elles sont le moyen de dynamiser leur activité, et leur permettent parfois d'augmenter leur chiffre d'affaires de 30 %.
"Si on veut bien travailler à Toulouse, il faut une terrasse, assène Guy Pressenda, président de l'Umih 31.Les clients prennent plus facilement un verre ou un dessert si le cadre les séduit." Les chiffres sont éloquents pour Jean-François Seber, directeur de salle du Bibent, restaurant situé place du Capitole : "Nous servons facilement 60 couverts de plus dès que les clients peuvent s'installer en terrasse. Ce qui fonctionne le mieux, c'est le service limonaderie. Les clients viennent consommer des softs et boissons chaudes. Entre 15 heures et 19 heures, notre terrasse est littéralement prise d'assaut."
Surveillance accrue
"Pas question de sortir une table et deux chaises sans autorisation de la mairie, précise toutefois Jean-Jacques Bolzan, adjoint au maire au commerce et à l'artisanat. Nos agents surveillent les installations et vérifient que les exploitants n'empiètent pas sur l'espace public, Il faut laisser la place pour le passage des personnes à mobilité réduite, au minimum 1,40 mètre. Nous devons parfois demander l'autorisation à la voirie pour bloquer des places de stationnement." Les terrasses rapportent 750 000 € de recettes à la municipalité, "ce qui est loin d'être négligeable pour une ville comme Toulouse", reconnaît Jean-Jacques Bolzan. Les exploitants doivent s'acquitter annuellement d'un droit de voirie d'environ 50 € le mètre carré.
Les arrêtés sont revus chaque année et chaque situation est examinée au cas par cas. "Si l'exploitant n'est pas d'accord avec l'avis administratif, je n'hésite pas à me rendre sur place afin de trouver une solution, ajoute l'élu.
Mais il y a des endroits où ça coince particulièrement, par exemple rue Gabriel Péri. Le patron du restaurant Chez Jules, Laurent Lamarche, installé depuis quatorze ans, ne décolère pas : "Impossible d'avoir une terrasse, la mairie m'a toujours répondu qu'il n'y avait pas assez de place sur le trottoir. Mon établissement est aujourd'hui en danger. Je divise ma recette par 2 entre l'été et l'hiver. Je risque de mettre la clé sous la porte, alors que j'ai 12 salariés." Pour être entendu, Laurent Lamarche est prêt à tout et envisage même "d'installer une plate-forme sur une remorque".
Prochaine étape pour la mairie de Toulouse: travailler avec les professionnels de l'hyper-centre pour harmoniser le mobilier des terrasses.
Publié par Dorisse PRADAL