“Nous avons travaillé.” C’est la réponse de Kevin Machefert quand on lui demande d’évoquer l’année 2020. Le directeur général adjoint de Machefert Group et ses équipes étaient donc sur le pont. Mais pas comme d’habitude, crise sanitaire oblige. L’entreprise familiale, à la tête de 22 établissements, a ouvert le Kube, à Paris (XVIIIe), pour héberger des blouses blanches. Cet hôtel a, en effet, accueilli 30 soignants de l’hôpital Lariboisière (Xe) durant 75 jours. “Une dizaine de collaborateurs sont venus bénévolement tenir la réception et assurer une intendance”, détaille Kevin Machefert. Dans cette même veine d’entraide, il a également impulsé la création de la plateforme Sauve ton hôtel, destinée à soutenir le tourisme français sans passer par des intermédiaires (lire ci-dessous).
Artiste en résidence, cantine ouvrière et speakeasy au Normandy Hotel
Depuis 2014, Kevin Machefert n’a de cesse de peaufiner et affiner le positionnement des hôtels qu’il chapeaute à Paris, Saint-Tropez et Marrakech. Actuellement, il cherche à proposer d’autres activités que le seul hébergement, pour attirer en particulier une clientèle de proximité. Il profite, par exemple, de la vague de travaux au sein du Normandy Hotel, à deux pas du Louvre et du Palais-Royal (Ier), pour donner carte blanche sur le thème de Molière – dont on fêtera les 400 ans de la naissance en 2022 - à un artiste en résidence dans le lobby. Autres curiosités du Normandy : le Comptoir du chantier, cantine ouvrière avec tables et bancs en bois, semainier et menu à moins de 20 €, ou encore le Rehab, un speakeasy où cocktails et cannabidiol (CBD) font bon ménage. L’idée : sortir des sentiers battus grâce à des lieux de vies. À l’instar de l’étage du Normandy transformé en rue commerçante, où une vingtaine de boutiques éphémères ont investi autant de chambres.
“Les lobbys doivent être repensés pour que l’on s’y sente bien”
La priorité de Kevin Machefert, dans cette amorce de sortie de crise : “Développer le food & beverage.” Si bien qu’en plus du Rehab, il vient d’ouvrir le restaurant mexicain, El Vecino - le voisin en français –, au rez-de-chaussée de l’hôtel 1K (IIIe). “Avec cette nouvelle adresse, nous voulons être la cantine mexicaine des riverains d’un périmètre qui va du Marais jusqu’à République, en passant par Oberkampf”, explique-t-il.
Le directeur général adjoint de Machefert Group souhaite renouveler les dynamiques des parties communes de ses hôtels : “Les lobbys doivent être repensés pour que l’on s’y sente bien.” Un parti pris qui l'a mené jusqu’à privatiser le parking en sous-sol du Kube, pour des séances photos et autres défilés de mode. Quant aux deux suites, chacune dotée d’une terrasse avec piscine, perchées au dernier étage du 1K, elles se destinent également à accueillir des événements privés, en petits comités. Elles pourraient ainsi faire office d’annexes pour des Parisiens en quête d’espaces insolites pour organiser un dîner ou une fête.
Passer de quatre à six restaurants et de sept à dix bars
Machefert Group développe aussi une démarche RSE. Après le soutien apporté aux soignants durant le premier confinement, trois hôtels du groupe sont transformés en centres d’accueil pour femmes victimes de violences, jusqu’en 2022. Enfin le Normandy sera bientôt le vaisseau amiral de la famille Machefert, qui compte y installer son siège fin 2021. Siège qui jusqu’ici est domicilié dans un hôtel particulier du XVIe arrondissement de Paris. “Mais nous sommes sur le point de céder cet actif”, confie Kevin Machefert. Un choix stratégique et économique pour accélérer notamment le déploiement du pôle food & beverage. D’ici aux jeux Olympiques de 2024, le groupe Machefert devrait passer de quatre à six restaurants et de sept à dix bars, répartis au sein de ses 22 hôtels.
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Publié par Anne EVEILLARD