Le hasard fait bien les choses. Les deux restaurants de Saint-Amour (71), situés face à face, ont obtenu cette année leur première étoile. Et pour l'un des heureux élus, Masafumi Hamano, le chef du 14 février, la récompense a été rapide, puisqu'elle est arrivée quatre mois seulement après l'ouverture. "J'espérais cette étoile mais je ne pensais pas l'obtenir aussi vite", avoue-t-il humblement. Il est vrai que le chef a jusqu'à présent réalisé un parcours sans faute. Né au sud du Japon, ce fils de cultivateur de tomates part à 18 ans travailler à Tokyo dans un restaurant français. Il y reste neuf ans, mais il souhaite apprendre la cuisine française régionale. En 2004, il débarque à Lyon (69) où il travaille aux côtés de l'étoilé Nicolas Le Bec, puis au restaurant La Plage. En 2007, il rejoint le restaurant Au 14 février, à Saint-Valentin dans l'Indre (36). Il y officie pendant six ans comme chef de cuisine et décroche en 2012 sa première étoile. En 2013, il inaugure un autre 14 février à Saint-Amour-Bellevue, dans le Beaujolais. "J'ai toujours aimé ce village pour ses vignes. Et puis, c'est ici que nous avons organisé en 2005, avec ma femme, notre confirmation de mariage", explique-t-il.
Cuisine raffinée et subtile
Dans ce restaurant de 28 couverts, à la décoration soignée et contemporaine, le chef propose une cuisine délicate 100 % française mais d'inspiration japonaise. "Je privilégie les cuissons sans matière grasse, les émulsions légères pour mettre en valeur les produits... J'utilise par exemple beaucoup d'huiles et de vinaigres aromatisés, et je parfume parfois mes plats d'épices japonaises ou de thé matcha pour apporter plus de subtilité au plat. De même, j'aime associer fruits et fleurs comestibles aux poissons, viandes et volailles. Ma cuisine se veut élégante et féminine. Cela se retrouve d'ailleurs dans la présentation qui est très épurée et travaillée", explique Masafumi Hamano. Autre spécificité de la maison : l'équipe est constituée uniquement de cuisiniers japonais. "Nous avons la même sensibilité", justifie le chef. Ambitieux, Masafumi Hamano rêve déjà d'une deuxième étoile. Et le plus vite possible.
Publié par Stéphanie Pioud