Au Monte-Carlo Bay Hotel & Resort, il y a des anniversaires qui comptent plus que d'autres. Cette unité posée à fleur de rocher, qui fête ses dix ans, est un atout dans la diversification hôtelière de la Société des bains de mer. La gastronomie y prend toute sa part avec le restaurant Blue Bay dont Marcel Ravin dirige les cuisines. Dix années de créations pour le chef martiniquais, qui a fait ses débuts en métropole au Château d'Isenbourg, en Alsace, puis a intégré les Méridien de Lyon et Bruxelles après s'être formé dans des maisons étoilées à Nancy (La Toison d'or) et Belleville (Le Bistroquet). Dix années de patience, pour ne pas dire de frustration pour ce cuisinier au style sensible et percutant. "À vrai dire, je n'attendais plus l'étoile ! Je m'étais fait une raison car on me disait souvent que ce serait impossible dans le contexte d'un resort, aussi réussi soit-il."
Un parcours atypique
Nanti d'un seul CAP, Marcel Ravin n'a pourtant rien changé à l'esprit de ses plats. "J'ai toujours fait la cuisine que j'aime et qui me correspond, non une cuisine exotique ou métissée. Elle a la fibre des Caraïbes et est ouverte sur le monde." Algues kombu, macis, sumac, jus de tamarin, mandja (le 'safran-pays' en créole)… mais aussi produits et saveurs de Méditerranée intègrent les plats imaginés par le chef.
Marcel Ravin est épaulé par les siens, fidèles depuis le premier jour : ses seconds, Pascal Bodevier, Denis Durand, Lindley Lanappe et, en salle, Frédéric Nardello, Angelo Truiosi et le chef sommelier Gérard Veyrat. "Lorsque j'ai appris la nouvelle, j'étais en cuisine avec mes gars et on s'est embrassés. Ils étaient heureux pour moi, je l'étais pour eux et nous étions fiers de ce que nous avions fait ensemble." Il est aussi heureux pour 'sa' Martinique où il transmet son savoir à l'école hôtelière. "Beaucoup sont fiers d'une étoile qui est un peu la leur. Je sais d'où je viens ! Dans mon parcours atypique, je me souviens de mes débuts dans un CFA, cuisinant sur une gazinière ma première recette : une quiche lorraine ! Cela m'interdit toute ambition déplacée. Je crois au travail, au respect, aux vertus du partage. Il faut être vigilant et on ne se mettra pas de pression inutile. Je suis heureux, mais je ne dis surtout pas 'en route vers la deuxième étoile' !"
Publié par Jacques GANTIÉ
