Cette première étoile, Younghoon Lee en rêvait déjà lorsqu'en avril 2014, il ouvrait sa première affaire à Lyon. Un rêve devenu aujourd'hui réalité pour ce chef originaire de Corée du Sud. "C'est pour moi une fierté d'être le premier chef coréen étoilé en France. J'ai toujours eu cette ambition pour encourager les cuisiniers de mon pays à tenter leur chance à l'étranger", explique-t-il. Le parcours de ce chef de 32 ans peut faire des émules. Alors qu'il se destinait à devenir architecte ou designer, son échec à l'entrée de l'université change son destin.
Créatif et doué pour la cuisine, une passion transmise par son
père, il suit une formation culinaire et faire ses armes, un peu par hasard,
dans deux restaurants français à Seoul : Bon et beau et la Cigale
Montmartre. Une révélation pour ce jeune chef qui décide alors de partir
étudier à l'Institut Paul Bocuse à Écully pour se perfectionner. Il en sort
diplômé en 2012, après deux stages chez Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d'Or
et chez Lasserre à Paris.
L'établissement parisien souhaite d'ailleurs l'embaucher mais Younghoon Lee
refuse pour ouvrir son propre restaurant à Lyon, le Passe Temps.
Un mariage subtil de saveurs
Car le chef a une idée précise de ce qu'il veut faire. "Je propose
une cuisine française mais j'apporte toujours une petite touche asiatique à mes
plats. J'utilise souvent des produits comme le yuzu, la poudre de soja jaune ou
encore les champignons coréens. Et j'associe la plupart de mes plats avec des
bouillons de soja, de crevettes, des coquillages... Au final, ma cuisine est
légère et créative, car j'aime associer différentes saveurs, textures... Et la
présentation est toujours très épurée", explique-t-il. Avec un menu au
déjeuner, et deux le soir, la carte est restreinte afin de proposer une cuisine
de qualité.
Autre particularité : l'équipe est 100 % coréenne. Un choix
assumé par le chef : "Cela apporte
un style, une énergie et une ambiance différente au restaurant. Notamment au
niveau du service." Parmi ses projets : la rénovation cet été de la
salle du restaurant pour proposer un cadre plus contemporain. Et à plus long
terme, le chef aimerait ouvrir un jour un restaurant coréen gastronomique à
Lyon ou un établissement français à Seoul.
Publié par Stéphanie Pioud