Un CA annuel de 250 000 € sur sept mois
"Je vais vendre…", annonce Abel Congratel, avec le timbre dépité de celui dont la décision est un crève-coeur. L'acquisition en 1999 du Manoir de Malagorse, à Cuzance, dans la vallée de la Dordogne, est née d'un coup de foudre. "L'hiver, nous exploitions le restaurant Le Yaka, à Courchevel, que nous voulions coupler avec une activité l'été. Le potentiel de la région et de cette demeure de charme à rénover nous est apparu comme une évidence. Nous avons poursuivi les deux saisons jusqu'en 2011 pour nous consacrer, par la suite, au seul Manoir. Cela étant, 70 % de nos clients actuels sont ceux que nous avions à Courchevel", explique Abel, dont l'activité débuta en Dordogne avec uniquement quatre chambres.
"Nous avons tout expérimenté au fil des années : les visites au marché, les cours de cuisine, les week-ends 'truffes', la vente d'épicerie. À l'époque, mes clients repartaient avec le coffre rempli de bouteilles de vin… Au final, il s'est avéré que seule l'activité hébergement était rentable, alors nous l'avons développée avec la création de deux suites et d'un loft dans des dépendances. En ce qui regarde la table d'hôte, les petits-déjeuners sont des services que nos visiteurs attendent, mais ce n'est guère profitable au regard du temps passé", ajoute l'entrepreneur qui réalise chaque année, sur sept mois, un chiffre d'affaires de 250 000 €.
"C'est trois fois la moyenne de ce qui se pratique dans le coin pour une activité similaire. Nous offrons des prestations de luxe dans une ambiance décontractée et familiale. Mais à 56 ans, c'est devenu difficile pour moi d'entretenir les 5 hectares du domaine. D'autant que j''ai toujours autant de mal à recruter trois temps complets l'été et que notre vie de famille a beaucoup changé avec les enfants qui grandissent, confesse Abel Congratel.
Il s'agit de répondre au désir de vivre une expérience
"Les clients recherchaient jadis des standards de qualité auprès des grandes chaines hôtelières, aujourd'hui ils veulent des prestations d'hébergement et des services de qualité avec, en sus, le désir de vivre une expérience. Cette demande inscrite dans l'air du temps est plus facile à satisfaire dans des établissements de petite taille facilement personnalisables", analyse Philippe Monnin, cofondateur avec Alexandra Patek du groupe hôtelier Millésime, qui exploite, entre autres, 10 hôtels ou maisons d'hôtes.
"Notre premier établissement fut une maison d'ostréiculteurs à Arcachon que nous avons transformée, en 2014, en maison de vacances de quatre chambres pour une douzaine d'hôtes, la villa Pastels, que nous louions 5 000 € la semaine. Notre deuxième acquisition fut l'hôtel particulier de la Tresne, à Bordeaux, dans lequel nous avons reconstitué un appartement d'apparat de plus de 200 m2, disposant de trois chambres, d'un salon et d'une salle à manger d'exception. Vous seriez étonné de la rentabilité de cette prestation d'hébergement", s'enthousiasme Philippe Monnin, qui reste toutefois évasif sur les chiffres.
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Publié par Francois PONT