Il y a des visites ministérielles qui se font au pas de charge et d'autres qui démontrent l'intérêt pris par le membre du Gouvernement pour aller à la rencontre des Français. C'est le cas des élèves de l'école hôtelière d'Avignon, qui ont accueilli pendant près de quatre heures Muriel Pénicaud, ministre du Travail. "Dans le cadre de la rentrée, j'ai décidé de me rendre dans neuf CFA à travers la France, formant à différents types de métier. C'est pour moi l'occasion de rappeler que l'apprentissage est tout sauf une impasse. Et ce n'est pas parce que l'on débute un CAP ou un bac pro que l'on est bloqué ensuite. Au contraire, je viens de rencontrer des jeunes qui ont tous des projets pour s'épanouir [comme l'ont fait] Thierry Marx ou Christian Etienne", a souligné la ministre, citant en particulier le chef avignonnais ancien apprenti, fraîchement retraité après avoir fait de son restaurant une table étoilée.
Muriel Pénicaud a donc choisi de prendre son temps et, surtout, de se montrer à l'écoute des apprentis jeunes ou adultes en reconversion de cette école hôtelière qui, à l'image du phénomène ressenti en France, enregistre une hausse du nombre de contrats signés cette année. "Pour nous, cela représente 10 % d'inscrits en plus", constate le directeur Dominique Bonelli.
"Au plan national, le signal positif est plus marqué encore avec + 45 % de voeux d'apprentissage formulés à la fin de la classe de troisième. De ce fait, il faut particulièrement bien organiser l'offre et la demande en motivant les employeurs", a poursuivi la ministre, qui n'a pas manqué de souligner les besoins de personnel très importants dans le secteur de la restauration.
Simplification de l'accès aux aides pour les employeurs
Évoquant également la question du coût de l'apprentissage, en termes de rémunération et aussi de temps et d'énergie consacrés par les employeurs, elle a mis l'accent sur la simplification administrative issue de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, promulguée le 5 septembre dernier. "Jusqu'ici, un patron recevant un apprenti pouvait bénéficier de quatre aides différentes, mais pour les obtenir cela ressemblait à un parcours du combattant. Désormais, ces aides ne font plus qu'une et, à partir de 2019, elle sera versée automatiquement. À l'arrivée, le coût à charge pour l'employeur ne sera que de 65 € par mois pour la première année. Et au passage nous augmentons aussi la rémunération pour l'apprenti."
Au terme de sa visite, Muriel Pénicaud a pu juger la qualité du travail des apprentis de cuisine et de salle en dégustant les plats au menu du déjeuner spécialement réalisés pour marquer sa venue.
Publié par Jean BERNARD