Après les calories, le sel. À partir du 1er décembre, les chaînes de restaurants présentes à New York devront signaler d'une icône sur leurs menus les plats dont la quantité de sodium dépasse le seuil de consommation recommandé de 2,3 g par jour (l'équivalent d'une cuillère de sel). Une grande première pour une ville aux Etats-Unis. La mesure a été adoptée à l'unanimité, mercredi 9 septembre, par les autorités sanitaires de la Ville, louant une initiative qui "améliorera la santé générale des New-Yorkais".
La surconsommation de sodium est un motif d'inquiétude aux États-Unis, où chaque habitant en ingère en moyenne 3,4 g par jour avec, à la clé, des risques accrus de maladies cardio-vasculaires. En 2010, l'ancien maire de New York Michael Bloomberg s'était attaqué au problème en lançant une initiative pour inciter les restaurants et les compagnies alimentaires à réduire de 25 % sur cinq ans la quantité de sodium dans leurs aliments. Un objectif qui s'est révélé difficile à atteindre pour certains. Ainsi le géant de la soupe Campbell's avait-il dû remettre sur le marché des produits plus salés à la suite de plaintes sur le goût.
Pas d'action en justice prévue... pour le moment
Le nouvel affichage voulu par la ville, qui prendra la forme d'une salière placée à côté des plats sur les menus, concerne les chaînes de restaurants, bars et cinémas qui ont au moins 15 établissements aux États-Unis. Parmi elles, Thank God It's Friday (TGIF), le populaire Applebee's, Subway ou encore Olive Garden. Aucun de ces groupes n'a répondu à nos demandes de commentaire sur la manière dont ils allaient s'adapter à ce nouveau règlement. Seul Ron Shaich, le p.-d.g. de Panera Bread, une chaîne spécialisée dans les produits du pain, a soutenu publiquement la mesure en juin dernier, quand la ville de New York a commencé à travailler sur cette question.
Ce n'est pas la première fois que New York prend une telle mesure. En octobre 2007, elle avait rendu l'affichage des calories obligatoires dans les chaînes de restauration, une mesure que 80 % des New-Yorkais jugent utile aujourd'hui selon la ville.
Matthew Greller, l'un des avocats qui a participé en 2013 au combat contre l'interdiction des boissons sucrées de grande taille voulue par l'ancien maire Michael Bloomberg, a indiqué qu'aucune action en justice contre le nouveau règlement n'était prévue pour le moment. Toutefois, les représentants de restaurateurs et du secteur du sel sont vent debout. Lori Roman, présidente du Salt Institute, une association qui défend les intérêts des producteurs de sel, cite des études qui montrent que les Américains n'en consomment pas assez et affirme que l'initiative de New York est "basée sur des recommandations dépassées et incorrectes".
Publié par Alexis Buisson, correspondant à New York