Jean de
Guerre et Arthur Juin, amis et ingénieurs, se sont orientés vers la
restauration par goût personnel. "Pendant nos études, nous avons monté des
projets alliant mission économique et mission sociale. Nous voulions proposer
quelque chose de nouveau, de vrais plats cuisinés à emporter que l'on trouve dans
des endroits non-exploités, comme les gares de banlieue", raconte Jean de
Guerre.
Les cofondateurs de l'entreprise Nos Grands-Mères ont du
talent souhaitaient employer des personnes de plus de 60 ans. "Mais il est difficile de cumuler emploi et retraite, et de tenir le rythme
de la restauration. Nous avons revu notre cible et réalisé que l'emploi des
plus de 50 ans était un vrai sujet", ajoute-t-il. En 2016, leurs premiers
points de vente nomades s'installent dans des gares de banlieue parisienne
(Colombes, Clamart, Saint-Quentin en Yvelines) puis un kiosque fixe ouvre à la
gare Montparnasse.
Les associés mandatent ponctuellement Denys, chef cuisinier
de 65 ans, pour élaborer les recettes. "Au début nous produisions nos
plats, mais c'était trop lourd à gérer. Désormais, un traiteur confectionne pour
nous des plats ultra-frais – soupe, salade, navarin, blanquette - à partir de
nos fiches techniques", détaille-t-il. L'équipe compte onze salariés, dont six seniors
recrutés pour leur sens du commerce et leur autonomie.
Prendre un
nouveau départ
La société
fait sa recherche et développement avec des grands-mères rencontrées via leurs
réseaux. Elles transmettent un savoir culinaire. Si la recette n'est pas
applicable pour la vente, elle est filmée pour des tutoriels diffusés sur les réseaux
sociaux.
En banlieue, les stands sont aujourd'hui en sommeil, en raison de
travaux, des grèves. Les associés repensent leur stratégie : "Nous
sommes seuls dans ces gares, c'est une charge trop lourde. Nous souhaitons collaborer
avec la SNCF ou d'autres structures pour un développement collectif", poursuit Jean de Guerre.
En attendant, une boutique avec terrasse vient
d'ouvrir à la gare de l'Est, à Paris, et une autre de 120 m2 (30 places assises) sera
dévoilée fin 2018 à la gare Montparnasse. "Si elle tourne bien, nous
pourrons envisager la franchise. Et nous voulons nous déployer en centre-ville,
en proposant des lieux vivants. On vise le centre parisien pour 2019." Pour
financer ces projets, les associés lèvent des fonds auprès d'investisseurs
privés et via le 'crowdequity' – du financement
participatif en actions.
Publié par
Laetitia Bonnet Mundschau