Ils ont 20 ans à peine. Ils ont choisi l'apprentissage parce qu'"il fallait qu'ils trouvent une autre solution que la voie classique, entrer tout de suite dans la vie professionnelle, gagner de l'argent ou payer leur loyer". Alors, ils ont pris le chemin d'un CFA, pour un CAP suivi par un BP au CFA Sainte-Victoire à Aix-en-Provence. Et, comme ils étaient bons élèves, leurs professeurs leur ont trouvé de 'bonnes maisons' : Abbaye de Sainte-Croix (Salon) pour Thomas Vaufrey et Chloé Dalles, Closerie d'Ansouis pour Elsa Destrebecq qui, entre-temps, a gagné la finale régionale de la coupe Jean Baptiste et va concourir pour un titre national.
"Sacrifices"
Ils ne comprennent pas que les clients aient une mauvaise image du serveur. "Ils nous appellent les porte-assiettes. Ils ne comprennent pas comment on peut choisir ce métier par passion. Nous, nous aimons donner du plaisir, faire partie de la grande famille de la restauration." Et d'ajouter : "On peut bien gagner notre vie, faire le tour du monde en étant nourri et hébergé." Ils reconnaissent aussi que "les horaires décalés les coupent de leurs copains du collège, qu'il faut parfois faire 70 heures en étant payé 35 heures, faire des sacrifices dans leur vie privée pour avancer le plus vite possible." Ce qu'ils aiment par-dessus tout ? Que les clients leur disent merci à la fin du repas et leur serrent la main. Ce qu'ils détestent ? Qu'on les siffle pour les appeler ou qu'on éteigne les cigarettes dans les tasses à café. L'un d'entre eux s'est payé le luxe, en guise de riposte, de servir le café dans un cendrier.
Publié par Dominique Fonseque-Nathan